Chastel: "Les budgets sont sous contrôle"
Dès ce lundi, les principaux ministres du gouvernement fédéral vont rouvrir leur grand cahier de comptes et se plonger dans les budgets 2013 et 2014. Le dérapage de cette année sera compensé. En 2014, place à la relance. Du moins, on l'espère...
- Publié le 14-09-2013 à 05h41
- Mis à jour le 24-09-2013 à 19h24
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Dès ce lundi, les principaux ministres du gouvernement fédéral vont rouvrir leur grand cahier de comptes et se plonger dans les budgets 2013 et 2014. L’exercice sera délicat. Mais on est loin, très loin des grandes opérations et des habituelles "horreurs" du style cotisation spéciale de crise, hausse de la TVA, et autres sauts d’index.
Prenons les choses dans l’ordre. Pour 2013, la Belgique avait l’obligation de réduire son déficit sous la barre des 3 % et de sortir ainsi de la procédure de déficit excessif. Or le Comité de monitoring a indiqué, vendredi, que pour respecter ce cap, le gouvernement belge devait encore identifier des mesures de l’ordre de 206 millions d’euros. C’est plus que ce qui était prévu. La cause ? Ce sont les effets de la crise et des fermetures d’entreprises qui ont réduit les rentrées fiscales et augmenté les dépenses sociales. C’est en jouant sur les dépenses et les recettes que l’équipe d’Elio Di Rupo ajustera les comptes de l’Etat pour cette année 2013. Ainsi, le budget sera présenté avec un déficit limité à 2,50 %. La Commission européenne attend la feuille de route belge pour le 21 septembre prochain. Ce sera donc chose faite en temps et en heure.
Pour l’année prochaine, là, c’est le contraire. L’effort est bien moindre que celui qui avait été escompté. En juin dernier, l’effort pour réduire le déficit à 2,15 % en 2014 avait été estimé à 2,8 milliards d’euros. Le gouvernement avait pris les devants et réalisé, début juillet, un exercice portant sur 2,4 milliards d’euros. Restaient donc 400 millions à identifier.
Mais, selon le rapport du même Comité de monitoring, ce sont seulement 178 millions qu’il faudra identifier pour respecter les objectifs. Et encore : dans ces 178 millions d’euros, il y a 150 millions de demandes nouvelles de certains départements qui avaient été introduites en juillet dernier et qui n’avaient pas encore été intégrées à l’exercice budgétaire. "Autrement dit, précise le ministre du Budget, Olivier Chastel (MR), si l’on ne tient pas compte de ces nouvelles demandes, le trou à combler pour 2014 n’est que de 28 millions d’euros." Pour le responsable des cordons de la bourse, c’est un signe très positif: une fois n’est pas coutume, les budgets sont sous contrôle.
Pacte de compétitivité
Cela dit, il faudra peut-être trouver quelques millions supplémentaires. Ah bon ? Oui. Tout simplement parce que tous les partis politiques jugent opportun de lancer un pacte de compétitivité destiné à donner un coup de fouet à l’économie belge. "Là, j’enlève ma casquette ‘budget’ et je parle au nom du MR. Si l’on pouvait dégager 200 millions et consacrer cette enveloppe à faciliter l’emploi dans les PME, ce serait bien", explique Olivier Chastel. Comment ? "Par exemple au travers d’une réduction complémentaire de cotisations et de charges patronales. On pourrait aussi agir sur les bas et moyens salaires en diminuant la quotité exemptée d’impôt qui permet de soutenir le pouvoir d’achat. Ainsi, on ferait œuvre utile. On créerait de l’emploi et on dynamiserait la consommation."
Elio Di Rupo, les vice-Premiers, les ministres des Finances et du Budget entameront bientôt cet exercice délicat mais pas insurmontable. En tout cas, moins douloureux que si toute la préparation du budget 2014 avait été laissée pour cet automne. Une prévoyance qui est soulignée dans tous les partis.
Le résultat de ces cogitations sera présenté par le Premier ministre lors du discours sur l’état de l’Union qu’il prononcera à la rentrée parlementaire, le deuxième mardi d’octobre, soit le 8.