Propositions N-VA: "un attrape-mouches pour casser le pays" selon Charles Michel

Appelant ses collègues à rester calmes face aux "provocations" du parti flamand, il affirme que la N-VA ne pourra pas réaliser ses objectifs "tant qu'il y a aura des leaders francophones qui opposeront une force tranquille face à ces outrances."

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Propositions N-VA: "un attrape-mouches pour casser le pays" selon Charles Michel
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Charles Michel estime samedi, dans L'Echo, que le programme économique et social présenté jeudi par la N-VA est "un attrape-mouches pour casser le pays". Appelant ses collègues à rester calmes face aux "provocations" du parti flamand, il affirme que la N-VA ne pourra pas réaliser ses objectifs "tant qu'il y a aura des leaders francophones qui opposeront une force tranquille face à ces outrances." Les présidents de partis sont restés silencieux dans les heures et les jours qui ont suivi la sortie de la N-VA sur ses projets socio-économiques et institutionnels. "Nous n'avons plus envie de réagir à chaque fois que la N-VA est dans une démarche outrancière", justifie Charles Michel.

Selon lui, ces propositions sont "imbuvables" mais guère surprenantes. "J'ai toujours dit et répété, ces dernières semaines, que je ne croyais pas à la sincérité d'un projet socio-économique de la N-VA. Aujourd'hui, les faits me donnent raison à 100%."

Certains membres de son parti, comme Didier Reynders ou Jean-Luc Crucke, n'ont pourtant pas exclu, par le passé, de former un gouvernement avec la N-VA. "Didier Reynders n'a jamais dit qu'il n'excluait pas un gouvernement avec la N-VA. Mais il y a un réalité, ce parti existe, il a une présence en Flandre, c'est un fait. Cela étant, Didier Reynders a eu des propos très clairs ces dernières semaines, en indiquant bien que, dès lors que la N-VA avait un projet séparatiste, rien n'était possible avec elle", précise M. Michel. Quant à Jean-Luc Crucke, "il a eu des propos maladroits".

"Pour moi, il n'y a pas de doute, la N-VA a comme objectif de casser le pays, pas de mettre en oeuvre une politique libérale", insiste le président du MR, pour qui le projet institutionnel de la N-VA ne peut en aucun cas être une base de discussions en vue d'un gouvernement.

De Wever veut atteindre la barre des 30%

Le président de la N-VA, Bart De Wever, veut que son parti atteigne la barre des 30% lors des élections de l'année prochaine. "Si notre mandat n'est pas assez fort, nous atterrirons dans l'opposition. Le seuil est à 30%", explique-t-il samedi dans la presse flamande. Dans les colonnes du journal Het Nieuwsblad, Bart De Wever affirme qu'il sera important de former rapidement un gouvernement susceptible de s'attaquer aux problèmes socio-économiques et de mener des réformes. "Cela ne peut être lié au confédéralisme, qui nécessitera plusieurs années, voire même une décennie".

Le président de la N-VA livre un message identique au journal Het Laatste Nieuws. "Nous ne sommes pas naïfs: le confédéralisme n'est pas pour après-demain. Cela prendra des années. Mais cela ne doit pas nous empêcher de mener une politique de relance socio-économique dès le premier jour après les élections. En Flandre et si c'est possible aussi en Belgique. Notre intention n'est pas de laisser Elio Di Rupo gérer à son tour la boutique pendant 541 jours".

Les discours du vice-président nationaliste, Ben Weyts, et du chef de groupe N-VA à la Chambre, Jan Jambon, sont plus offensifs. Au Standaard, Ben Weyts déclare en effet vouloir mettre sur pied l'année prochaine un gouvernement socio-économique. Mais les autres partis au gouvernement doivent "au moins" affirmer qu'ils veulent le confédéralisme. "Ce n'est pas possible qu'un parti dise qu'il veut le confédéralisme et qu'un autre dise: on verra bien". Même son de cloche du côté de Jan Jambon dans le Morgen. Sans un engagement clair des partenaires pour que la Belgique évolue vers le confédéralisme, son parti ne montera pas dans un gouvernement, assure-t-il. "C'est simple: l'un ne va pas sans l'autre".

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