Maxime Prévot dans un jeu télé flamand "pour son image politique"

Le bourgmestre de Namur a participé à l’enregistrement de l’émission "De slimste gemeente" (La commune la plus intelligente), un quiz de culture générale entre bourgmestres organisé sur la chaîne Vier. Coup de comm', intérêt politique ? L'analyse de Pierre Vercauteren, politologue de l'UCL Mons.

ML
Maxime Prévot dans un jeu télé flamand "pour son image politique"
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Le bourgmestre de Namur a participé à l’enregistrement de l’émission "De slimste gemeente" (La commune la plus intelligente), un quiz de culture générale entre bourgmestres organisé sur la chaîne Vier. Coup de comm', intérêt politique ? L'analyse de Pierre Vercauteren, politologue de l'Université de Mons.

"De Slimste Gemeente", la commune la plus intelligente. C'est le nouveau jeu de la Vier, chaîne télévisuelle flamande. Les participants sont tous des bourgmestres qui s'affrontent sur des questions de culture générale. Parmi eux, il y aura deux bourgmestres francophones : Maxime Prévôt, de Namur, et Richard Fournaux pour Dinant (émission du 12 mars).

Maxime Prévot a donc décidé de relever le défi face aux deux nationalistes et ce... en néerlandais. "On m'a appelé en décembre pour me proposer de participer, explique-t-il, j'ai accepté parce qu'il est important en tant que bourgmestre de la capitale wallonne de montrer que des francophones font l'effort de parler le néerlandais". Et le bourgmestre de confier avoir été "un peu stressé" à l'idée de devoir parler néerlandais dans d'autres domaines que le socio-économique, pour lequel il maîtrise bien la langue de Vondel. Cet objectif d'ouverture au nord du pays s'accompagnait aussi d'une volonté de mettre en valeur sa ville Namur : "Qui sait, peut-être que ma présence aura suscité quelques idées d'escapade touristique auprès des téléspectateurs flamands", confie Maxime Prévot. A la question de savoir si sa participation visait aussi à séduire son électorat, il répondra ne pas y avoir pensé : "C'était en décembre. Je n'imaginais pas l'écho que ça aurait pu avoir dans la presse. L'émission n'est diffusée qu'en Flandre et je ne suis ni candidat en Flandre ou dans une circonscription fédérale". Et de conclure : "Cette participation était une arme à double tranchant. J'aurais pu également être ridicule".

Quelles seraient les motivation de Maxime Prevot à participer à cette émission ?

Il a certainement pris la décision de participer en pensant aux différents impacts. Le fait qu'un bourgmestre et parlementaire wallon participe à une émission flamande est inédit. Cela a donc un grand impact, on en parle. C'est un bon coup de comm'. De plus, cela va démontrer sa maîtrise du néerlandais, il rejoint ainsi les personnalités francophones qui se sont démarquées par leur maîtrise du néerlandais.

Cela repose la question de la "peopolisation" des politiques.

La peopolisation est moins marquée du côté francophone que du côté néerlandophone. Mais il y a des exceptions. On se souvient par exemple de la participation de Michel Daerden à plusieurs émissions de télévision. Mais on constate que cette plus grande discrétion du côté francophone s'érode. Cela est dû à l'évolution des modes de communication. Les politiques s'emparent des nouveaux moyens de communication. La pression est plus grande. C'est la question qui s'est posée lors de la participation d'Elio Di Rupo à Sans chichis.

Cet événement rappelle la participation de Bart De Wever à l'émission "De slimste mens ter wereld" (L’homme le plus intelligent du monde) qui avait contribué à sa popularisation . Y-a-t-il un intérêt politique ? Un signe que Maxime Prévot lorgne sur le fédéral ?

Cela participe à la construction de l'homme politique qu'il est. On peut se poser la question de savoir si c'est le signe d'une trajectoire vers le fédéral, peut-être.. On peut également se demander si c'est une volonté de montrer son attachement à l'ensemble du pays. La participation à une émission au nord du pays montre en tout cas qu'il a à cœur les enjeux de tout le pays.

Ou l'indice d'une volonté de briguer la présidence de son parti, le cdH ?

Je ne voudrais pas faire d'extrapolation... C'est une manière de compléter la construction de son image.

Cette participation peut également témoigner d'un "patriotisme namurois"...

C'est évidemment la motivation qui vient le plus naturellement à l'esprit... Le fait de venir en tant que bourgmestre de Namur témoigne d'une envie de mettre en avant sa ville, de la faire connaître.

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