Ces petits partis qui font mal aux grands
Ils sont peu nombreux à avoir la moindre chance de rentrer dans un Parlement. Certains font rire, d'autres beaucoup moins. De très à gauche à très à droite, voici quelques éléments permettant de comprendre qui sont ces petits partis.
Publié le 22-05-2014 à 08h07 - Mis à jour le 22-05-2014 à 08h16
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Ils sont peu nombreux à avoir la moindre chance de rentrer dans un Parlement. Certains font rire, d'autres beaucoup moins. De très à gauche à très à droite, voici quelques éléments permettant de comprendre qui sont ces petits partis.
A votre gauche, la gauche de la gauche
PTB-Go !C’est le fer de lance de la gauche de la gauche. Crédités dans les sondages d’intentions de vote constamment à la hausse, on s’attend à voir débouler au Fédéral (mais également à Bruxelles et en Wallonie) des députés PTB-GO !. Avec un porte-parole plutôt charismatique (Raoul Hedebouw) que les gens commencent à bien connaître, le PTB-GO ! sait qu’il atteint ici une étape importante de sa déjà longue existence. Le parti a un peu plus de quarante ans, si on compte les premières esquisses qui ont précédé sa création sous le nom de Parti du travail de Belgique. Marxiste-léniniste, il prône un socialisme du XXIe siècle et réfute les accusations qui lui sont faites de vouloir mettre en place un régime stalinien en Belgique. Pour l’heure, on voit mal le PTB-GO ! participer à un quelconque gouvernement, en cas de succès électoral. Le PTB s’est allié pour ces élections à la Ligue communiste révolutionnaire et au Parti communiste francophone. Ils ont reçu le soutien d’un certain nombre de membres de la société civile. Le "Go" signifie Gauche d’ouverture.
Vega. Verts et à gauche, le parti accueille en son sein l’ancien député fédéral Ecolo Vincent Decroly. Leur credo : la justice sociale, la démocratie participative et la transition écologique.
MG (Mouvement de gauche). Le parti créé par Bernard Wesphael n’a jamais vraiment décollé. Malgré la perte de son fondateur, emprisonné, il présente pourtant des listes à peu près partout. Il rassemble des déçus du PS et d’Ecolo et prône l’écosocialisme.
Egalitaires. Franchement à gauche, le parti rencontre quelques soucis suite à son entrée dans un groupement technique qui rassemble La Droite et Debout les Belges. Une dizaine de candidats ont dès lors appelé les électeurs à ne pas voter pour eux.
Gauches communes. Sous cette appellation, on retrouve le Parti socialiste de lutte associé à d’autres partis de gauche comme le Parti humaniste. Ils proposent une alternative socialiste au capitalisme et se placent résolument du côté des travailleurs.
Lutte ouvrière. Moins connu que son célèbre homologue français dont Arlette Laguiller fut longtemps la figure de proue, ce parti est communiste-trotskiste. Présents seulement dans le Hainaut, les candidats souhaitent évidemment remplacer le capitalisme par le… communisme.
La Lutte. Le parti se définit comme communiste-trotskiste. Ils souhaitent le remplacement du système capitaliste par le communisme. Ils prônent par exemple l’interdiction des licenciements et l’expropriation des banques.
MGJOD (Mouvement généraliste des jeunes, des ouvriers et des démunis). Ils proposent de ne pas vous prendre d’argent s’ils arrivent au pouvoir mais plutôt de vous en donner. Un exemple : 2/3 de leurs futures rémunérations de mandataires seront versés aux plus démunis. Ils refusent d’êtres classés à gauche. Pourtant…
Agora Erasmus. Catalogués comme "divers gauche", ils se revendiquent d’Erasme, de Jean Jaurès, de Charles de Gaulle ou de Franklin Delano Roosevelt. Ils veulent sauver l’économie réelle, réorienter l’argent, revenir aux monnaies nationales et mettre un terme à la loi de la jungle.
Les inclassables et les autres
Parti libertarien. Voilà un parti pas vraiment à gauche, pas vraiment à droite et qui souhaite défendre une certaine idée de la liberté absolue ou encore la défense des droits naturels. Ils veulent aussi que le citoyen s’implique davantage dans sa propre sécurité et prône, entre autres, pour ce faire, le recours aux armes défensives par le citoyen. En annulant la prohibition des drogues, le Parti libertarien entend, par exemple, vider de 30 % les prisons belges.
Le Parti pirate est présent dans de très nombreux pays européens. Chez nous, il refuse les étiquettes gauche et droite qu’il renvoie à un dogmatisme du siècle passé. Ils souhaitent se faire cataloguer comme informationistes. Ils veulent une démocratie participative, plus de transparence, une limitation des mandats et prônent des solutions collaboratives et participatives comme la voiture partagée, les logements partagés ou les coopératives. A Bruxelles, en participant à un groupe technique avec entre autres le PTB-Go !, le Parti pirate caresse le secret espoir de faire son entrée au Parlement.
Rassemblement wallon. Il y a quarante ans, le gouvernement belge comptait en ses rangs des ministres étiquetés Rassemblement wallon. Les années ont passé, le combat régionaliste wallon s’est quelque peu éteint et désormais ils partagent, avec le RWF, l’envie d’un rapprochement avec la France. Ils veulent aussi rationaliser un grand nombre d’outils institutionnels et remettre sur pied la sidérurgie wallonne tournée vers les technologies de pointe.
P.P. Partis des pensionnés. Un parti plutôt axé sur la défense des aînés mais également des plus démunis. Ils prônent une pension minimale de 1500 € par mois.
BUB (Belgische unie-Union belge). Le BUB se présente comme un parti centriste pour une Belgique unitaire. Ils veulent la fin du fédéralisme avec un seul gouvernement et un seul Parlement. Le bilinguisme doit être généralisé sur l’ensemble du territoire et les télévisions publiques du Nord et du Sud du pays doivent être réunies. Ce retour à l’Etat unitaire doit permettre de réaliser de sérieuses économies qui permettront de mener des politiques plus ambitieuses.
MOVE. Le fondateur du parti veut lui aussi dépasser les clivages actuels de la politique belge. Il veut le retour de l’Etat belge unitaire, souhaite remettre sur pied le service militaire, mettre en place une armée sur base de la conscription nationale ou encore l’uniforme à l’école. Un parti qui pourrait tout aussi bien se retrouver à droite sur l’échiquier politique.
RWF (Rassemblement Wallonie France). Leur seule obsession : le rattachement de la Wallonie à la France. Si les intentions de vote à l’égard de ce parti ont très légèrement frémi lors de la dernière crise politique, les choses se tassent à nouveau pour un parti qui propose un argumentaire plutôt qu’un programme politique. En cas de réussite, le RWF serait donc voué à disparaître.
Atomique. Voilà un parti qui ne se prend pas au sérieux. Il souhaite proposer des solutions amusantes mais réalisables. Par exemple, de créer des métiers inédits comme celui d’insulteur de mauvais trieurs ou contrôleur-trappiste et distributeur-caraglück.
Vox Populi Belgica. Encore un parti qui défend le retour à l’état unitaire. Mais trilingue celui-là. Par contre, la série de propositions de la tête de liste namuroise (il semble bien seul) est certainement alléchante, mais peut-être un brin irréaliste. Sans ce petit côté institutionnel, il serait certainement catalogué dans les partis comiques. Citons, par exemple, la suppression des impôts et de la pauvreté, 3 000 € par mois pour les parents actifs, la mise en place d’un service militaire, la fin du nucléaire, la légalisation des drogues douces et le financement de toutes ces choses via les banques.
Pro Bruxsel. Voilà un parti régionaliste bruxellois. Pour Pro Bruxsel, la Région bruxelloise doit en finir avec ce statut hybride et être pleinement une région comme le sont les régions flamandes et wallonnes.
A votre droite, la droite de la droite
PP (parti populaire). Le parti de Mischaël Modrikamen est à la droite de la droite ce que le PTB-GO ! est à la gauche de la gauche, le petit parti qui monte et qui dès lors, se retrouve en bonne place (si on suit les sondages) pour envoyer des députés dans l’une ou l’autre assemblée. Rappelons qu’en 2010, c’est de ses rangs qu’est sorti Laurent Louis qui sévit désormais sous une autre appellation. Le PP a un programme de droite assez dur. Outre l’assouplissement de la loi sur la légitime défense et de celle sur les armes, le PP est économiquement à droite également. Ils veulent des réductions d’impôts, la réduction des droits de succession, la suppression des intérêts notionnels, la simplification des conditions de licenciement, des réductions des dépenses publiques, etc.
La Droite. Le parti d’Aldo Mungo, un ancien du PP, joue aux petites montagnes russes dans les sondages et espère émerger pour atteindre le seuil des 5 %, synonyme d’entrée dans un Parlement. Chez eux, on parle de réduire les dépenses publiques, de privatiser les entreprises publiques, de la suppression des provinces et des communautés, de neutralité philosophique ou encore de suppression des niches fiscales et de la baisse des taux réels de l’impôt.
Debout les Belges. Le parti de Laurent Louis, élu sur une liste PP dans le Brabant wallon suivant le généreux principe d’apparentement. Ayant quitté le PP, il créera, avant de le dissoudre, le MLD. Il passera ensuite par Islam avant d’en être exclu et de rejoindre les idées de l’inquiétant Dieudonné et ses quenelles. Depuis, il a créé Debout les Belges. On aurait pu le mettre dans la catégorie des comiques s’il ne proférait d’aussi nauséabonds propos. Debout les Belges est clairement un parti d’extrême droite.
Islam. En souhaitant instaurer la charia en Belgique et en faire un Etat islamique, Islam n’est certainement pas à ranger dans les partis rassurants.
Nation. A partir du moment où le secrétaire politique du parti pose en compagnie de Jean-Marie Le Pen, il n’est pas nécessaire de détailler le programme de ce parti d’extrême droite. Un autre parti se revendique aussi de l’ancien leader du FN français. Son nom : Faire place nette , inutile d’en écrire plus. Nouvelle Wallonie alternative (NWA) va dans le même sens, tout comme P+ (Patriotisme, liberté, union et et souveraineté).
Wallonie d’abord, présidé par un ancien député bruxellois du FN, et FW (Front wallon), présidé par un ancien député wallon du FN, sont clairement dans ces mêmes travées douteuses qu’engendre parfois la démocratie.