Le centre de gravité idéologique est à droite
En étudiant, le Test électoral élaboré par l'UCL et l'Université d'Anvers, on s'aperçoit qu'une coalition de centre-droit nécessite le moins de concessions. Une analyse de Charles Van Dievort.
Publié le 02-06-2014 à 14h17 - Mis à jour le 02-06-2014 à 14h20
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Le scrutin passé, le Test électoral élaboré par l’UCL et l’Université d’Anvers reste riche en enseignements. La dernière analyse en date concerne les alliances les plus plausibles sur le plan idéologique à l’échelon fédéral. Sur les 262 propositions du test, les chercheurs en ont sélectionné 67 qui ont la caractéristique qu’au moins un parti, tant du côté néerlandophone que francophone, y a apporté une réponse différente des autres. L’analyse se concentre sur les formations qui seront vraisemblablement invitées aux négociations, à savoir la N-VA, le MR, l’Open VLD, le PS, le SPA, le CDH et le CD&V. Cette méthodologie a permis de calculer la distance idéologique qui sépare chacun des partis.
MR et Open VLD très proches
En comparant les réponses des uns et des autres, un axe flamand composé de la N-VA, du CD&V et de l’Open VLD s’impose. Ces trois partis sont d’accord sur 67 % des propositions qui leur ont été soumises. Du côté francophone, c’est le MR qui peut le mieux s’accrocher à ce train. Il n’est pas trop éloigné des positions du CD&V (54 %), suffisamment proche de la N-VA (66 %) et surtout très proche de l’Open VLD avec qui il partage 75 % des propositions. "Le MR et l’Open VLD forment un axe assez structurel et homogène sur le plan idéologique", constate Benoît Rihoux de l’UCL "et cette proximité constitue un avantage pour négocier puisque les deux partis peuvent jouer groupés". Pour les chercheurs des deux universités, le centre de gravité idéologique est clairement constitué de la N-VA, du CD&V, de l’Open VLD et du MR. Les liens entre eux sont nettement plus étroits que ceux qui les unissent au PS ou au SPA. "La distance à franchir en termes de nombre de points sur lesquels il faudrait faire des déplacements de position serait moins grande dans une coalition de type centre-droit", souligne Benoît Rihoux "Or, la constitution de coalitions répond à certaines règles de base dont une veut que plus la distance idéologique est élevée plus il est difficile d’aboutir. Ça ne veut pas dire que cette coalition soit la seule possible puisqu’une tripartie classique CD&V-Open VLD-SPA-PS-MR-CDH n’est pas écartée, mais ça nécessiterait plus de concessions, de sacrifices idéologiques."
CD&V et CDH jouent le pivot
L’analyse des réponses apportées par les partis aux questions du Test électoral conduit à un autre constat : ce n’est pas du côté de la famille socialiste qu’on va pouvoir jouer le pivot. "S’il y en a un, il est du côté du CD&V et du CDH", précise le chercheur de l’UCL. Ce sont ces deux partis qui peuvent faire pencher la balance en faveur de l’une ou l’autre coalition. Ils retrouvent de la sorte la position assez classique qui a été la leur pendant des décennies, mais qu’ils avaient perdue depuis plusieurs années. "Une situation qui n’en est pas moins paradoxale étant donné la forte montée en puissance de la N-VA et le fait que les positions programmatiques des deux partis se sont relativement écartées", indique Benoît Rihoux. Ch. VD