L'Open Vld entre au gouvernement flamand et ouvre la voie à une coalition fédérale
La N-VA, le CD&V et l'Open Vld se sont réunis ce mardi matin et ont décidé de s'unir au niveau du gouvernement flamand. Une coalition fédérale N-VA/CD&V/Open Vld/MR (dite "suédoise") est de plus en plus pressentie.
Publié le 22-07-2014 à 11h04 - Mis à jour le 22-07-2014 à 13h10
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Les événements se sont précipités mardi matin: la formation d'un gouvernement fédéral - qui semblait promise à un long blocage - s'est précisée. La N-VA, le CD&V et l'Open Vld ont non seulement décidé mardi de négocier sur la formation du gouvernent flamand, mais ils se sont aussi accordés sur la teneur d'un accord de gouvernement, a-t-on appris de sources concordantes. Les trois partis flamands se seraient aussi accordés sur la répartition des portefeuilles ministériels, a-t-on ajouté de mêmes sources. Une conférence de presse commune est prévue à 14h00.
Le MR tiendra lui un bureau de parti à 13h00. Dans l'après-midi, le président des Réformateurs, Charles Michel, chargé d'une mission d'information, fera rapport au roi Philippe vers 17h00 et une nouvelle phase devrait selon toute vraisemblance commencer.
N-VA et CD&V ouvrent la voie à l'Open Vld et à... une coalition "suédoise"
La N-VA et le CD&V, qui négociaient jusqu'ici à deux, ont donc finalement accepté de faire entrer l'Open Vld dans la coalition. Ce faisant, ils ouvrent la voie à la constitution d'une majorité dite suédoise au fédéral, associant la N-VA, le CD&V et les deux partis libéraux.
Une telle alliance était jusqu'ici suspendue à une condition émise par l'Open Vld: siéger à la fois dans le gouvernement fédéral et le gouvernement flamand, et ne plus se retrouver dans la situation inconfortable d'être dans l'opposition à un échelon du pouvoir et dans la majorité à un autre.
Gwendolyn Rutten (Open vld) et Kris Peeters (CD&V)
Le CD&V lâche du lest
Les réticences les plus fortes semblaient se trouver au CD&V. Les chrétiens-démocrates flamands n'étaient pas enclins à faire entrer un troisième partenaire dans une coalition flamande déjà dominée par la N-VA. L'hypothèse d'une "suédoise" donne en outre une place prépondérante à la famille libérale à l'échelon fédéral. Le "non" catégorique du cdH à une alliance à la N-VA laissait ouverte la possibilité d'une tripartite traditionnelle mais elle impliquait que le CD&V lâche la N-VA et subisse pendant 5 ans de plus l'opposition du premier parti flamand aussi bien en Flandre qu'au fédéral, avec un argument massue: les chrétiens-démocrates ont rendu à la famille socialiste une place dominante.
"Cela (le fait que l'Open Vld se joigne aux négociations en Flandre) pourrait être également une bonne nouvelle pour la formation d'un gouvernement fédéral", avait affirmé mardi le député Eric Van Rompuy (CD&V) à son arrivée au siège du parti.
Le MR pas contraire
Au MR, l'idée de cette "suédoise" semble aussi avoir fait son chemin. Qualifiée parfois de "kamikaze", elle expose les Réformateurs à une opposition francophone nourrie, puisqu'ils ne disposent que de 20 sièges sur 63 dans le groupe linguistique francophone de la Chambre, mais elle leur permettra de détenir sept maroquins ministériels et de répondre au PS et au cdH qui ont reconduit leur alliance en Wallonie et Bruxelles et voué les libéraux à cinq années supplémentaires d'opposition dans les Régions et à la Communauté.