Budget: la "mauvaise tactique" du gouvernement wallon
L’exécutif PS-CDH ne se presse pas pour réaliser son budget (attendu jeudi) et se cache derrière le fédéral. Pour notre expert, cette tactique ("tel un condamné qui demande encore une dernière cigarette avant que la guillotine ne tombe") n’est certainement pas bonne à long terme. Explications.
Publié le 06-10-2014 à 17h54 - Mis à jour le 07-10-2014 à 12h02
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L’exécutif PS-CDH ne se presse pas pour réaliser son budget attendu jeudi.Les membres du gouvernement wallon jouent donc les prolongations pour la confection du budget 2015. Dimanche soir, ils avaient pourtant réglé les grands arbitrages et chaque ministre est reparti avec les économies à réaliser dans son ou ses départements. Hier, en fin de journée, ils devaient remettre leurs différentes propositions pour arriver à réaliser les économies demandées.
Les journées de mardi et mercredi seront consacrées aux discussions intercabinets afin de mettre le tout en sauce. Jeudi matin, lors de leur réunion de gouvernement, les ministres wallons devront tenter d’enfin dégager un accord qui sera présenté jeudi ou vendredi, date butoir pour transmettre le budget au niveau des instances européennes.
Une mauvaise tactique
Il se chuchote dans de nombreux cabinets que le temps pris pour réaliser le budget 2015 se justifiait entre autres par la mise en place prochaine d’un exécutif au niveau fédéral qui permettrait de noyer quelque peu l’annonce de mesures difficiles pour les Wallons et les Wallonnes. La "suédoise" jouant alors les pare-feu providentiels. "Pour le moment, en Belgique, des économies doivent être pratiquées à tous les niveaux de pouvoir. Manifestement, personne ne veut apparaître comme celui qui pilote l’austérité. De plus, au niveau wallon, le PS est dans une posture délicate. D’un côté, il adopte une posture de résistance à l’égard de la "suédoise" et, de l’autre, il doit prendre des mesures de rigueur", explique Nicolas Baygert, professeur à l’Ihecs et spécialiste de la communication politique.
Pour notre expert, la tactique adoptée par le gouvernement wallon n’est certainement pas bonne à long terme : "C’est se mettre dans la position du condamné qui demande encore une dernière cigarette avant que la guillotine ne tombe. Avec la sixième réforme de l’Etat, la Wallonie et Bruxelles ont des compétences plus importantes. Ils vont devoir faire des réformes et prendre le leadership dans un certain nombre de domaines. Il serait bien de prendre les devants et de le montrer."