Chastel dit "oui" à des réunions socio-économiques entre francophones, mais...
Tir de barrage du CDH depuis vendredi dernier. Benoît Lutgen et Joëlle Milquet veulent que le MR se rabiboche (un peu) avec ses adversaires politiques francophones. Mais le président du MR, Olivier Chastel, ne voit pas beaucoup d'altruisme dans cette proposition humaniste.
Publié le 03-11-2014 à 14h32 - Mis à jour le 03-11-2014 à 14h47
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Tir de barrage du CDH depuis vendredi dernier. D'abord, Benoît Lutgen dans Le Soir de vendredi dernier, ensuite Joëlle Milquet dans La Libre de ce matin. Les deux piliers humanistes veulent que le MR se rabiboche (un peu) avec ses adversaires politiques francophones : le PS, le CDH, Ecolo et le FDF. But : tenir des réunions "francophonissimes" où ces formations politiques accorderaient leurs violons pour défendre la cause francophone au fédéral. Pour le CDH, en effet, le MR serait trop faible dans le gouvernement Michel que pour pouvoir résister seul à la force de la N-VA.
Mais le président du MR, Olivier Chastel, ne voit pas beaucoup d'altruisme dans cette proposition humaniste. Pour lui, le CDH cherche à exister en réintroduisant, paradoxalement, des dossiers communautaires à l'agenda. "Parler de "front francophone" est quand même fort étonnant, explique le patron des libéraux. Ce n'est pas justifié car le gouvernement fédéral fonctionne sur la base d'un accord qui exclut justement toute velléité institutionnelle. Il n'y aura pas de nouvelle réforme de l'Etat, pas de communautaire. Vous savez, je suis un homme de dialogue. Je discute avec mes homologues francophones comme néerlandophones. Mais je refuse d'être embarqué dans des réunions entre francophones qui auraient, au contraire du gouvernement fédéral, des thématiques communautaires. Ce serait vraiment de la provocation communautaire ! Non, ce qu'on veut au MR, c'est créer plus d'emplois et redresser l'économie. C'est paradoxal de voir que ce sont ceux qui dénonçaient il y a quelques semaines des aspects communautaires dans l'accord de gouvernement qui veulent aujourd'hui remettre ce genre de sujets à l'agenda."
"Le CDH tente d'exister"
Pour Olivier Chastel, les sujets cités par Joëlle Milquet comme devant être discutés dans des entrevues entre partis francophones (communauté métropolitaine pour Bruxelles, emploi des langues en matière administrative, financement des institutions culturelles fédérales sur le territoire bruxellois) sont, justement, de nature communautaire. "C'est mieux d'aborder les thématiques liées à l'emploi et à l'économie entre le fédéral et les Régions, au travers du comité de concertation notamment. Pourquoi pas ? Je suis aussi prêt à participer à des réunions entre partis francophones sur des thématiques purement socio-économiques. Je suis partant pour apporter ma pierre à l'édifice. Je suis aussi prêt à parler dans le cadre de ces réunions de la simplification des institutions francophones, par exemple."
Pourquoi ces appels du pied du CDH en particulier ? Pour Olivier Chastel, le CDH veut exister politiquement. "C'est sans doute un positionnement du CDH après deux à trois semaines d'une déferlante socialiste qui a dualisé la vie politique fédérale entre le MR et le PS uniquement. Ce positionnement "francophone" du CDH est peut-être destiné à permettre à ce parti d'exister."