Theo Francken : "En matière d’intégration, la Flandre est un exemple"
Pour La Libre, Theo Francken, secrétaire d'État N-VA à l'Asile et la Migration, réagit à l'enquête Careers.
Publié le 22-01-2015 à 12h17 - Mis à jour le 22-01-2015 à 12h40
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Pour La Libre, Theo Francken, secrétaire d'État N-VA à l'Asile et la Migration, réagit à l'enquête Careers.
Comment interprétez-vous les résultats de l’enquête sortie ce jeudi et qui analysent les possibilités et les difficultés que rencontrent les demandeurs d’asile ou les réfugiés afin de s’intégrer sur le marché du travail belge ? Qu’allez vous en retirer ?
Cette étude est très importante pour la politique belge. Évidemment, beaucoup de recommandations relèvent de compétences régionales. Aujourd’hui cependant, un demandeur d’asile peut travailler 6 mois après son arrivée. Faut-il que je revoie ce timing comme le sous-entend l’étude et que ces personnes puissent travailler encore plus vite ? Je ne pense pas. Aujourd’hui les procédures de demandes d’asile sont beaucoup plus rapides qu’avant. Je préfère mettre l’accent là-dessus.
Justement, quel regard posez-vous sur ces différentes politiques régionales ? L’étude encourage de faciliter la reconnaissance des diplômes, mais aussi de renforcer les structures d’intégration, sans spécialement rendre les parcours obligatoires.
Faciliter la reconnaissance des diplômes est en effet un travail indispensable sur lequel nous avançons très concrètement en Flandre.
En Flandre également, et contrairement à la Wallonie, le parcours d’intégration est obligatoire. Cette obligation donne des résultats très positifs que l’étude vient souligner : l’insertion socio-économique des demandeurs d’asile et des réfugiés est plus facile en Flandre qu’en Wallonie. D’ailleurs, 90 % des personnes qui ont dû suivre un tel parcours sont satisfaites. Le parcours flamand peut servir d’exemple pour les francophones.
Malgré tout, tous ne parviennent pas à trouver un emploi, et certaines catégories de personnes, les mères célibataires par exemple, ont beaucoup plus de mal à s’intégrer.
C’est vrai. Il y a encore des défis énormes. Observez cependant que ces catégories sont les mêmes chez les réfugiés que chez les autochtones. Il y a donc un travail global à entreprendre. Pour les mères célibataires, c’est vrai que je dois encore me pencher sur la question. Je n’ai pas encore de réponses concrètes à donner.
L’étude Careers a étudié l’insertion socio-économique mais pas la qualité des professions occupées par les réfugiés et demandeurs d’asile. Une telle étude ne manquerait-elle pas à la Belgique ?
Oui. Nous pourrons étudier sa mise en place. Dans ce cadre toujours, la reconnaissance des diplômes obtenus à l’étranger est indispensable pour que les migrants puissent vraiment trouver du boulot en fonction de leurs qualifications.
L’accompagnement dans le temps des demandeurs d’asile et des réfugiés est aussi un facteur important pour leur insertion socio-économique. C’est quelque chose que vous allez prendre en compte ?
Oui. Le temps est indispensable pour apprendre les langues, pour que chacun puisse s’acclimater à notre pays. C’est évident. J’aimerais tout de même souligner que les résultats que nous avons désormais à notre disposition apportent une nuance essentielle à de trop nombreux préjugés qui font croire que les migrants ne travaillent jamais et qu’ils vivent au crochet de la société.
Depuis l’entame de votre mandat, vous accordez une importance particulière aux jihadistes non belges partis se battre depuis la Belgique. Les derniers événements vont-ils accroître ce volet de votre politique ?
Tous les jours mon cabinet travaille sur ce dossier. 10 à 15 % des combattants en Syrie qui sont partis depuis la Belgique n’ont pas la nationalité belge. Ils relèvent donc de mes compétences. Nous préparons une série de propositions de loi qui ne sont pas encore conclues, mais que je soumettrai la semaine prochaine. C’est un dossier prioritaire.