Paul Magnette veut un décret "Kubla"

Le ministre-président wallon, Paul Magnette (PS), entend interdire aux anciens ministres, à leur sortie de fonction, de travailler pour une entreprise avec laquelle ils ont traité lorsqu'ils étaient ministres.

Belga
Paul Magnette veut un décret "Kubla"
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Le ministre-président wallon, Paul Magnette (PS), entend interdire aux anciens ministres, à leur sortie de fonction, de travailler pour une entreprise avec laquelle ils ont traité lorsqu'ils étaient ministres. "Au parlement wallon, on a une commission de renouveau démocratique. Je vais demander qu'on y adopte un décret 'Kubla', qui empêche ce genre de conflit d'intérêts", affirme-t-il jeudi dans les colonnes des quotidiens du groupe Sudpresse.

Concernant les soupçons de fraudes qui pèsent par ailleurs sur le bourgmestre de Seraing, Alain Mathot (PS), Paul Magnette souhaite laisser "la justice dire la vérité". "Les faits reprochés à M. Kubla sont manifestement reconnus", assure-t-il, "mais si un mandataire PS devait être convaincu de faits similaires, il devrait démissionner, c'est clair".

A la question de savoir si la Wallonie va imposer un saut d'index des loyers, le ministre-président wallon répond par l'affirmative. "Cela concernera les loyers privés comme ceux des logements sociaux. Ce n'est que pure justice: les revenus des gens n'augmenteront pas, il ne faut pas que leurs dépenses s'accroissent", affirme-t-il.

La présidente du Sénat Christine Defraigne (MR) prête à en débattre

La présidente du Sénat Christine Defraigne (MR) s'est dite prête à mener la réflexion dans son assemblée sur la proposition avancée jeudi par le ministre-président wallon Paul Magnette visant à interdire aux anciens ministres, pendant cinq ans après leur sortie de fonction, de travailler pour une entreprise avec laquelle ils ont traité lorsqu'ils étaient ministres. "Je suis d'accord pour en débattre, ça mérite réflexion", a-t-elle indiqué, interrogée dans Soir Première (RTBF). Elle juge qu'une telle réglementation peut être débattue au Sénat où siègent les élus des différentes assemblées, de manière à éviter des discriminations entre parlements. La chambre de réflexion pourrait en outre réaliser un travail utile pour éviter de légiférer dans l'émotion, a-t-elle souligné.

Mme Defraigne envisage même d'étendre une telle interdiction aux attachés et chefs de cabinet.

Si des organes tels que la Commission européenne ont déjà prévu une règle similaire - avec une indemnité de sortie conséquente pour éviter les tentations -, "ajouter des règles aux règles n'empêchera jamais ceux qui n'ont pas d'éthique ou de morale personnelle de franchir la ligne rouge", ajoute-t-elle. A cet égard, "les lois pénales existent déjà" pour sanctionner de tels comportements.


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