La Droite renonce au cartel avec le PP

Aldo-Michel Mungo dénonce la volonté du Parti populaire d’attirer à lui les anciens du FN.

Stéphane Tassin
La Droite renonce au cartel avec le PP

Depuis de très nombreux mois, une idée était dans l’air. Et si le PP (Parti populaire) présidé par l’avocat Mischaël Modrikamen et La Droite présidée par Aldo Michel Mungo, un ancien du PP, se rapprochaient ? Si les deux hommes ne s’aiment pas franchement, un certain pragmatisme avait prévalu, du côté de La Droite. Les sondages multiples donnaient à ces deux partis, ensemble, des prévisions électorales tournant autour des 10 % dans certains cas.

Dans un premier temps, une fusion était envisagée. Un nom - La Droite Populaire - avait même été évoqué. Mais les antagonismes entre les uns et les autres avaient fini par limiter le rapprochement à un cartel. Une alliance électorale temporaire pour un ou plusieurs scrutins, permettant à chacune des parties de reprendre ses billes en cas de désaccord. Précisons que les discussions entre les deux phalanges ont été stoppées à de nombreuses reprises.

Pour aller plus loin, La Droite avait émis quelques barrières non négociables. Des barrières que Modrikamen et les siens viennent de franchir. A savoir, le rapprochement du PP avec l’extrême droite. "En lançant il y a quelques jours, dans son organe de propagande "Le Peuple", un appel aux membres et électeurs du Front national belge à le rejoindre en se présentant comme l’alternative politique, de cette formation récemment interdite par la Justice, le Parti populaire a franchi la ligne rouge" , explique La Droite dans un communiqué de presse qui sera publié ce mercredi de manière officielle. Considérant qu’en faisant cela, le PP démontre "son inutilité politique" .

"Modrikamen et Degrelle même combat"

Pour La Droite cet appel aux anciens du FN coïncide avec un article publié récemment par nos confrères du "Vif" et qui fait part "des soupçons de fraudes à l’utilisation de fonds européens dans le chef de la constellation d’ASBL et de sociétés virevoltant autour du Parti populaire" .

Pour Aldo Mungo et son parti, "Le Peuple" est même devenu, "la quasi-réplique du quotidien "Le Pays Réel" édité dans les années 30 par Léon Degrelle. Même ton, mêmes mensonges, mêmes affirmations de trahison des élites, jamais aucune solution ou proposition concrète mais toujours l’invective pour fustiger aujourd’hui la mondialisation et les élites, hier le complot judéo-maçonnique, en attendant demain un nouveau coupable" .

La Droite va même jusqu’à qualifier le PP d’équivalent de Rex, du nom du parti politique fondé par Léon Degrelle dans les années 30.

Enfin, un élément récent a achevé de convaincre La Droite. Un article du "Peuple" accusait "nos militaires d’avoir sciemment tué des civils en Syrie" . "Nos soldats qui risquent leur vie chaque jour sur le champ de bataille n’ont pas besoin que dans notre pays certains les mettent en accusation avec l’objectif inavoué de les faire déférer devant la Cour pénale internationale pour crimes de guerre."

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