Publifin : le PS cède à la pression et accepte une commission d’enquête
Publié le 06-02-2017 à 11h20 - Mis à jour le 06-02-2017 à 15h23
La commission spéciale du Parlement wallon consacrée au fonctionnement de Publifin va évoluer vers une commission d’enquête. Ce lundi matin, le PS qui s’y opposait jusqu’à présent a manifestement changé d’avis. Durant le week-end, le CDH peu convaincu par la prestation, vendredi, du président du CA de Publifin, André Gilles (PS), a tenté de convaincre un parti socialiste qui avait dû mal à justifier le comportement du Liégeois.
Les téléphones ont chauffé samedi et dimanche entre Elio Di Rupo (PS) et Benoît Lutgen (CDH). Sur les plateaux de télé et dans La Libre, le chef de groupe CDH au Parlement wallon, Dimitri Fourny évoquait la tenue d’une commission d’enquête si André Gilles persistait à ne pas jouer le jeu de la transparence. Des documents sur la structure Publifin/Nethys demandés vendredi par les députés sont bel et bien arrivés ce lundi au Parlement, mais pas tous. Pour le CDH, c'en est trop. Il comptait exiger une commission d'enquête ce lundi midi.
Le PS a donc anticipé l’inéluctable en acceptant sa mise en place "pour faire toute la transparence sur l'affaire", a écrit Elio Di Rupo sur Twitter.
Le PS édicte en outre des conditions concernant les membres de cette future commission: elle doit en effet "garantir la totale indépendance de chacun de ses membres et éviter tout soupçon de conflit d'intérêts". Dès lors, "tout parlementaire, lié de près ou de loin, directement ou indirectement, à titre personnel ou par sa commune, ne peut y participer", affirme Elio Di Rupo.
Sur le coup de 12 h 30, le bureau du Parlement wallon se réunira pour acter la décision. La mise en place d’une commission d’enquête devra être validée en séance plénière qui se tiendra mercredi ou jeudi.
Jeholet (MR) n'en sera pas
Pierre-Yves Jeholet, le chef de groupe MR au Parlement wallon, ne siégera pas au sein de la Commission d'enquête consacrée à Publifin. C'est sans doute la décision du PS et du CDH ne pas y envoyer de députés liégeois qui a motivé la décision de Jeholet : "Quel cirque et que de temps perdu de la part du PS et du CDH. Pour la sérénité des débats, je ne siégerai pas au sein de la Commission" a précisé à La Libre, Pierre-Yves Jeholet.
Jeunes Socialistes bruxellois: des réformes anticumul ou le prochain tour sera sans nous
Une quinzaine de militants des Jeunes Socialistes bruxellois dont le président, Yannick Piquet, ont adressé à leurs élus et chefs de file de parti à Bruxelles un "message simple et sans concessions", appelant une "réforme claire et sans ambiguïtés qui concrétise la fin du cumul des mandats". "Sans cette réforme, le prochain tour, ce sera sans nous", ont-ils prévenu dans une carte blanche. "Ces dernières semaines, la colère et une tristesse profonde nous ont tous envahis. Nous avons vu nos valeurs trahies par quelques-uns, l'éthique élémentaire bafouée par un appât déshonorant du gain... Des doutes persistants ont affaibli notre engagement envers le Parti. Pourtant, notre conviction que la politique peut changer les choses, elle, est restée imperturbable. Nous sommes convaincus que nombre d'entre vous partagez ce sentiment, ont-ils notamment souligné.
Leur message en trois points aux instances du PS se décline comme suit: le code de déontologie et de bonne gouvernance doit être mis en œuvre au plus vite pour Bruxelles; un débat démocratique doit être mené dans les sections du parti et en Fédération, non par voie de presse interposée, afin de dégager des réformes au sein même de nos structures; il faut mettre au point "une réforme claire et sans ambiguïtés" qui concrétise la fin du cumul des mandats. "Sans cette réforme, le prochain tour, ce sera sans nous", ont averti les signataires.