A la veille de l'audition de Paul Furlan, la commission Publifin porte-t-elle ses fruits? (ANALYSE)

Une Analyse par Stéphane Tassin
Illustration picture shows a session of the Publifin inquiry commission at the Walloon Parliament in Namur, on Monday 13 March 2017. BELGA PHOTO BRUNO FAHY
Illustration picture shows a session of the Publifin inquiry commission at the Walloon Parliament in Namur, on Monday 13 March 2017. BELGA PHOTO BRUNO FAHY ©BELGA

Vendredi, l’ancien ministre Paul Furlan (PS) sera entendu par ses collègues députés.Ce jeudi, la commission d’enquête Nethys/Publifin reprend ses droits. La journée est consacrée aux auditions de trois fonctionnaires : Françoise Lannoy, directrice générale des pouvoirs locaux, Nicole Matagne, directrice du contrôle des mandats locaux et Stéphane Marnette, inspecteur général du Département des Pouvoirs locaux. Le lendemain, c’est l’ex- ministre des Pouvoirs locaux, Paul Furlan (PS), ainsi que son ancien chef de cabinet adjoint, Claude Parmentier (PS), qui seront entendus. Des questions se posent sur le fonctionnement de la commission. Le Parlement wallon n’avait jusque-là organisé qu’une seule commission. Celle qui est consacrée à Publifin et ses dérives manque donc de repères, et parfois d’assurance. Mais tout n’est pas à jeter.

1 - La présidente est-elle à la hauteur ?

Olga Zrihen (PS) n’a pas l’aura du libéral flamand Marc Verwilghen présidant la commission Dutroux et on a le sentiment qu’elle fatigue vite. Mais elle essaye d’écouter tout le monde et tente d’organiser les travaux correctement. A sa décharge, certaines décisions prises dans l’intimité du bureau de la commission sont presque immédiatement rediscutées en séance publique.

2 - Les auditions sont-elles bien menées ?

A la fin de la semaine dernière, lors de l’audition de la directrice générale de Publifin, Bénédicte Bayer (PS), les députés ont décidé de poser des questions de manière directe. Précédemment, un tour de questions voyait un député par groupe politique poser un maximum de quatre questions (lors de la première audition, il n’y avait aucune limite). Les questions s’empilaient et la personne auditionnée pouvait - volontairement ou non - omettre de répondre à certaines questions. Si le style direct se poursuit lors des prochaines auditions, la commission devrait y gagner en efficacité.

3 - Le PS protège-t-il les siens ?

On pouvait penser à l’entame de cette commission que le PS, très bien représenté au sein du groupe Publifin/Nethys, marcherait sur des œufs. Si la députée et ancienne ministre, Christiane Vienne, a parfois sidéré l’assemblée par des commentaires hors de propos, elle s’en est expliquée, sans réellement convaincre. Le chef de file PS, Patrick Prévot, est plutôt offensif, même si on pouvait peut-être en attendre un peu plus. Il a quand même signifié publiquement à Stéphane Moreau qu’il n’était pas entré au PS pour défendre de telles pratiques et de telles rémunérations. Les trois autres (Legasse, Lefebvre et Poulin) interviennent de manière parfois inégale. Mais on ne peut pas les soupçonner de vouloir protéger les "camarades" mis sur le gril.

4 - Quels sont les députés qui sortent du lot ?

Dans les autres groupes politiques, les quatre députés MR sont généralement sur la balle. On pourrait reprocher à Jean-Luc Crucke de poser, parfois, des questions un peu trop longues, là où Olivier Maroy est plutôt bon quand il s’agit de faire concis. Chez Ecolo, Stéphane Hazée démontre à chaque fois sa grande connaissance des dossiers. Quant au député PTB Frédéric Gillot, il fait étalage d’un certain bon sens bonhomme, qu’il s’est sans doute forgé au cours de sa carrière professionnelle (l’homme a travaillé comme ouvrier sidérurgiste).

5 - Les lieux sont-ils propices à l’exercice ?

C’est sans doute l’un des points noirs de la commission. Même si elle tient ses séances dans la plus grande salle de commission, les lieux restent exigus. Les photographes et caméramans qui assistent aux échanges sont parqués comme des volailles élevées en batterie et surtout, la personne auditionnée est assise juste à côté de la présidente, l’empêchant d’interpeller, plus frontalement, l’invité(e) du jour.

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