Communales: "Une femme ne peut pas être tête de liste", selon le fondateur du parti Islam
Interview exclusive de Redouane Ahrouch, fondateur du parti Islam qui présentera une liste dans 14 des 19 communes bruxelloises lors des élections communales.
Publié le 06-04-2018 à 06h30 - Mis à jour le 07-04-2018 à 08h15
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Interview exclusive, menée par nos confrères de la DH, de Redouane Ahrouch, fondateur du parti Islam qui présentera une liste dans 14 des 19 communes bruxelloises lors des élections communales.
Lors des élections communales de 2012, le parti Islam (Intégrité, Solidarité, Liberté, Authenticité, Moralité) avait créé la surprise générale en décrochant deux places de conseillers communaux : l’une à Molenbeek, l’autre à Anderlecht.
Une présence décriée par de nombreux partis traditionnels qui ont dénoncé la volonté de ce parti d’instaurer une "charia occidentale" en Région bruxelloise. Mais cette année, le parti Islam sera à nouveau bien présent au cœur des débats, puisqu’il présentera une liste dans 14 des 19 communes bruxelloises lors des élections communales d’octobre. "Nous serons présents partout sauf à Woluwe-Saint-Lambert, Woluwe-Saint-Pierre, Auderghem, Uccle et Watermael-Boitsfort, où le nombre d’électeurs d’origine musulmane ne dépasse pas les 5 %", explique Redouane Ahrouch, conseiller communal à Anderlecht et fondateur du parti.
Cette année, la parité homme-femme est rendue obligatoire sur les listes électorales. "Cette parité ne m’embête pas. Tout le monde a une fille, une sœur, une femme. Mais nous, ce que l’on prône, c’est qu’il y ait d’office un homme qui soit positionné en tête de liste. Un homme vrai, courageux. J’estime que l’homme doit tirer la liste, c’est logique. L’homme devant, la femme derrière, et comme ça, elle se sent aussi en sécurité. Il est pour moi inconcevable qu’une femme tire la liste sauf si vraiment il n’y a aucun autre candidat de disponible", précise Redouane Ahrouch.
Concrètement, le parti Islam présentera une liste de six candidats dans la commune d’Anderlecht. "Notre parti peut compter sur le soutien d’environ 200 militants dans l’ensemble de la Belgique mais le problème est que parmi ces militants, tous n’ont pas une maturité politique suffisante que pour se présenter. Je veux dire par là que pour être candidat, il faut connaître un minimum l’histoire de la Belgique et de la commune dans laquelle on veut s’engager politiquement, or tous les militants n’ont pas le courage de défendre leurs idées publiquement", ajoute Redouane Ahrouch.
Selon lui, la priorité doit davantage être mise sur les jeunes. "Je parle avec beaucoup d’entre eux qui me font part de leur sentiment d’être délaissés. Selon moi, trop d’argent est dépensé dans des projets de développement durable et d’urbanisme, mais on n’investit pas suffisamment dans la jeunesse. Il ne faut pas s’étonner après qu’ils se laissent approcher et recruter par des gourous qui viennent les endoctriner afin de partir faire le djihad en Syrie ou ailleurs ! Beaucoup de jeunes préfèrent mourir en martyr plutôt que de rester en Belgique et si on continue à les oublier, la situation va continuer à s’aggraver. Il faut repenser la politique d’intégration dans son ensemble", conclut-il.
Gaëtan Van Goidsenhoven (MR), premier échevin à Anderlecht : “Un parti liberticide à combattre”
“Ce parti est, selon moi, néfaste et il faut le traiter de la même manière que tous les partis extrémistes, en tenant à leur égard une sorte de cordon sanitaire comme c’est le cas avec le Vlaams Belang. Il n’est en tout cas pas envisageable de discuter avec ce genre de formation politique, qui est minoritaire jusqu’à présent et dont les valeurs fondamentales me semblent problématiques et incompatibles avec la démocratie telle que nous l’exerçons. C’est un parti liberticide qu’il faut combattre avec détermination.”