Le penseur libéral Drieu Godefridi jette les bases d'une nouvelle droite européenne et propose un Code islamique européen
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- Publié le 08-11-2018 à 16h22
- Mis à jour le 08-11-2018 à 16h23
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Que l'on apprécie ou pas les idées de Drieu Godefridi, intellectuel libéral belge francophone qui se démarque par le soutien qu'il apporte à Donald Trump, il faut lui reconnaître un certain sens du timing. Alors que les formations de droite "dure" ont remporté des succès électoraux dans plusieurs pays européens, son nouvel essai - " 10 mesures pour reconquérir l'Europe" (éd. texquis) - vise à leur donner une base doctrinale commune pour mieux lutter contre la gauche. Il s'agit, pour Drieu Godefridi, de définir le plus petit commun dénominateur entre des partis parfois très différents les uns des autres. Pour lui, il s'agit désormais pour la droite européenne de gagner "une guerre culturelle entre deux systèmes de valeurs radicalement inconciliables : le système de la liberté qui fonde notre civilisation, et celui de l'égalitarisme socialiste." Expulsion des migrants illégaux
Parmi les 10 mesures auxquelles toute formation de droite devrait adhérer, le fondateur de l'institut Hayek à Bruxelles pointe "l'expulsion effective des millions de clandestins présents sur le sol européen, en tant que leur présence est la négation de la démocratie et de l'état de droit." Pour Drieu Godefridi, cette idée radicale ne pourrait être mise en oeuvre que si la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) était "neutralisée" afin de permettre aux Etats de retrouver la maîtrise de leurs frontières.
Dans le même esprit, Drieu Godefridi propose l'interdiction du principe de regroupement familial. "Ce retour de l'immigration à des volumes assimilables ne renaîtra pas des seules mesures aux frontières ou de l'expulsion des étrangers en situation illégale : il suppose la suppression du regroupement familial, ce facteur exponentiel de la migration de masse."
Un Code islamique européen
Au-delà de la stricte question migratoire qu'il aborde largement, le philosophe évoque également la place de l'Islam sur notre continent. Pour lui, cette religion ne peut pas être comparée au christianisme, par exemple, car, au-delà de la spiritualité, elle vise à réguler de nombreux aspects de la vie sociale. L'Islam, à ses yeux, est une doctrine globale, une doctrine politique "à l'instar du socialisme ou du libéralisme". Les normativités occidentales et islamiques seraient irréconciliables et, afin de limiter leur confrontation, il appelle à l'adoption d'un Code islamique européen qui rendrait caduque toute norme issue des textes sacrés qui iraient à l'encontre des fondements de la démocratie occidentale.
En tant que penseur de droite libérale, Drieu Godefridi a, bien sûr, quelques idées sur la place de l'Etat dans la société. La sphère publique est bien trop enflée et la pression fiscale et l'endettement public qui vont avec sont à éradiquer : "Jamais la charge fiscale n'a été aussi élevée dans des pays tels que la France et la Belgique. Jamais ! Cette extrême progressivité d'un impôt objectivement confiscatoire était l'une des mesures préconisée par le Manifeste du parti communiste de Marx et Engels; elle est aujourd'hui pleinement réalisée et emporte par son fait même une socialisation/collectivisation sans précédent." Dès lors, il propose la mesure "choc" suivante comme ligne budgétaire à suivre pour tout parti de droite qui se respecte : "Les dépenses publiques ne pourront jamais excéder 40% de la richesse annuellement produite."
Des quotas de journalistes de droite
Drieu Godefridi estime par ailleurs que la presse est de manière générale bien trop à gauche. Pour la Belgique francophone, il fonde son constat sur une étude officielle (de l'AJP, en 2013) qui mettait en évidence "que 80% des journalistes belges se revendiquent de la gauche". Or, cette proportion ne reflète pas les rapports de force politiques dans les assemblées parlementaires et il conviendrait de rééquilibrer les choses en contraignant "les chaînes publiques et autres journaux financés par le denier public à employer un minimum de 30% de journalistes se revendiquant de la droite au sens le plus large, en conformité avec la diversité des opinions au sein de nos populations. Le respect de ces quotas devrait être assorti de sanctions financières, pouvant aller jusqu'au définancement public intégral. Il n'existe, en effet, aucune raison morale ni rationnelle, de subventionner des organes qui sont de facto de propagande." Drieu Godefridi n'explique cependant pas comment il compte s'y prendre pour déterminer quel journaliste est de droite ou non, le vote étant secret...