Peeters exfiltré vers l’Europe, qui incarnera le CD&V au fédéral ?
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- Publié le 21-11-2018 à 18h28
- Mis à jour le 21-11-2018 à 18h29
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Les prochains risquent d’être pénibles pour le CD&V au fédéral. Le vice-Premier ministre démocrate-chrétien, Kris Peeters, va être exfiltré par son parti vers le parlement européen en mai 2019. Il a en effet été choisi comme tête de liste pour les élections européennes. “Une sortie de scène élégante après un échec total”, titrait De Standaard à ce sujet.
C’est dur, mais c’est juste. Il y a deux ans, Kris Peeters était parti à l’assaut de l’hôtel de Ville d’Anvers. Il quittait sa commune de Puurs pour la métropole flamande dirigée par Bart De Wever. Son audace n’aura pas été récompensée. Après une campagne locale catastrophique, le CD&V n’a obtenu que trois sièges au conseil communal (il venait de 5) et est éjecté de la majorité. Bart De Wever a en effet annoncé une alliance locale entre la N-VA avec l’Open VLD et… les socialistes (SP.A).
Malgré son bon score en voix de préférence, cet échec électoral a scellé le sort de Kris Peeters. Il quittera la politique fédérale après le méga-scrutin de mai. Cette place sur la liste européenne du CD&V permet une sortie honorable du vice-Premier ministre après une législature difficile au sein du gouvernement Michel, traversée d’oppositions viriles avec la N-VA.
En attendant son départ pour le parlement européen, se pose la question du leadership au sein du gouvernement fédéral. Avec un Kris Peeters affaibli et sur le départ, le CD&V aura-t-il toutes les ressources politiques pour défendre sa ligne au sein de la “suédoise” ? Le rouleau compresseur électoral de la N-VA écrase déjà tout sur son passage, comme on vient de le mesurer dans la fronde nationaliste organisée contre le pacte de l’ONU sur les migrations. Il ne reste que six mois avant les élections mais les dossiers délicats à finaliser par l’exécutif restent nombreux. Les métiers pénibles, le prochain accord interprofessionnel… Autant de gros morceaux qui comptent pour l’aile sociale du CD&V qui aura dû avaler quelques couleuvres depuis 2014.
Beke en embuscade ?
Et pour la prochaine législature ? Si le CD&V pouvait se maintenir au gouvernement fédéral, qui succéderait à Kris Peeters ? Son départ crée de l’espace pour Wouter Beke, l’actuel président du parti. Par la force des choses, c’est lui qui devrait incarner pendant la campagne le visage démocrate-chrétien pour les thèmes fédéraux (il sera tête de liste pour la Chambre dans le Limbourg).
Avant de monter comme chef de file dans un prochain gouvernement ? Possible. Pour assumer ce rôle, d’autres noms sont cités. Il y a naturellement le très sérieux Koen Geens, l’actuel ministre de la Justice. Il pourrait être promu en 2019. Mais le CD&V préférera peut-être moderniser son visage en satellisant comme cheffe de file fédérale la très populaire Hilde Crevits, vice-ministre-Présidente au sein du gouvernement flamand en charge de l’enseignement.
Les dossiers délicats à finaliser par l’exécutif restent nombreux. Les métiers pénibles, le prochain accord interprofessionnel…