Les informateurs ont une semaine pour trouver la bonne formule
Fin de la trêve pour les deux informateurs. Ils ont une semaine pour sortir le pays de l’ornière. Lanceront-ils la phase de formation d’un gouvernement fédéral ? Ou mettront-ils De Wever en selle ?
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/fe4853c9-c7d5-41b1-8f84-d5ab2df0acc5.png)
Publié le 05-01-2020 à 21h30 - Mis à jour le 06-01-2020 à 12h36
:focal(2495x2701:2505x2691)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/37KR62OD2NAINHV4CGBWNKG2HM.jpg)
Fin de la trêve pour les deux informateurs. Ils ont une semaine pour sortir le pays de l’ornière. Lanceront-ils la phase de formation d’un gouvernement fédéral ? Ou mettront-ils De Wever en selle ?
Georges-Louis Bouchez (MR) et Joachim Coens (CD&V), les informateurs chargés par le Roi de dessiner les contours d’un gouvernement fédéral, doivent mettre la gomme. Ils ont une semaine pour offrir une perspective au pays. Ils ne pourront pas venir les mains vides au palais royal où ils sont attendus de pied ferme lundi 13 janvier. Durant la trêve de Noël, les deux informateurs ont vu les partenaires sociaux, l’administrateur général de l’Inami, le commissaire général de la police fédérale, le directeur de l’Office des étrangers, les patrons de la SNCB et d’Infrabel. Ils savent forcément que la mise sur pied d’un gouvernement de plein pouvoir devient une urgence.
Le jeu n’en reste pas moins très fermé. Trois scénarios sont possibles.
1 Le lancement de la phase de préformation
Les deux informateurs ont dit qu’ils cherchaient une solution au centre, car c’est là que peut se nouer la synthèse entre une Flandre à droite et un espace francophone plus à gauche. Ce positionnement assez vague est en fait taillé sur mesure pour une formule regroupant la famille socialiste, la famille libérale, la famille écologiste et le CD&V éventuellement accompagné du CDH. C’est, du reste, la seule formule un tant soit peu crédible dès lors que l’arrimage entre le PS - premier parti francophone - et la N-VA - son alter ego flamand - s’avère impossible.
Certains trépignent à l’idée de voir cette embarcation prendre la mer. Dans un entretien au Soir ce week-end, le président d’Écolo, Jean-Marc Nollet, a estimé qu’il faut "se lancer". "J’espère, exhorte-t-il, qu’ au 13 janvier, on pourra passer au stade, si pas de formation, au moins de préformation, avec des partenaires identifiés et avec un sommaire." Et pour lui, les partenaires identifiés, ce sont ceux qui composeraient cette coalition du centre - "peu importe sa dénomination, Vivaldi, Beethoven, arc-en-ciel plus, union fédérale".
Le Roi pourrait suivre le conseil et désigner un formateur chargé de tester la viabilité d’une alliance entre PS, SP.A, MR, Open VLD, Écolo, Groen et CD&V - avec ou sans le CDH.
2 Une prolongation de la mission des informateurs
Il y a cependant un doute : les temps sont-ils vraiment mûrs pour un tel scénario comme le prétend Nollet ? L’Open VLD et surtout le CD&V se méfient de la formule Vivaldi. Car cette alliance exclut la N-VA. Ce qui est gênant. La N-VA, l’Open VLD et le CD&V sont partenaires au gouvernement flamand. Déjà que leurs premiers pas ensemble ont été plus que balbutiants. Une participation des libéraux et des sociaux-chrétiens flamands au gouvernement fédéral sans la N-VA pourrait définitivement pourrir l’ambiance entre eux. Dans une interview au Zondag ce dimanche, le ministre-Président Jan Jambon (N-VA) a d’ailleurs dit que si un tel scénario devait voir le jour, "il devrait avoir une sérieuse discussion avec ses vice-Premiers".
Les deux informateurs pourraient demander encore un peu de temps pour permettre aux partenaires flamands de préparer les esprits.
3 Une mission pour Bart De Wever
Mais certains Flamands continuent à penser que les tentatives pour faire coexister la N-VA et le PS au sein du gouvernement fédéral sont restées trop timides. Qu’un rejet des nationalistes dans l’opposition alimentera un peu plus le vote en faveur du Vlaams Belang déjà au plus haut dans les sondages. Ces voix-là estiment qu’il faut maintenant donner sa chance à Bart De Wever, président de la N-VA - puisqu’on en a donné une à Paul Magnette, président du PS. Au moins pour dire qu’on aura essayé et constaté que marier les deux, c’est impossible. Avec le risque de perdre à nouveau un certain temps.