La coalition fédérale connue cette semaine ?
C’est l’espoir des francophones. La N-VA serait hors-jeu, mais il ne faut pas l’enterrer trop vite.
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Publié le 07-01-2020 à 06h34 - Mis à jour le 09-01-2020 à 13h41
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C’est l’espoir des francophones. La N-VA serait hors-jeu, mais il ne faut pas l’enterrer trop vite.
Il est temps d’appuyer sur l’accélérateur. Aucun parti ne veut prolonger en l’état la mission d’information de Georges-Louis Bouchez (MR) et Joachim Coens (CD&V), chargés de trouver les contours de la coalition fédérale. Même si les deux hommes restent en piste au-delà du 13 janvier, "il faudra au moins un petit upgrade" , une formule qui ressemblerait à une préformation avec des partenaires à peu près identifiés.
Les informateurs ont commencé leur mission le 10 décembre. Ils sont attendus le lundi 13 janvier au plus tard au Palais pour remettre un nouveau rapport au Roi. Un formateur du gouvernement pourrait être désigné à ce moment-là. Ce serait en tout cas le vœu de M. Bouchez, selon les échos entendus lundi, mais M. Coens se monterait plus prudent.
"Il ne se passe rien"
Les deux informateurs ont commencé lundi à présenter aux dix partis associés aux discussions une note censée servir de base à une négociation pour la formation du gouvernement. Ils ont vu le PS et la N-VA lundi et enchaîneront, dans le désordre, avec SP.A, MR, Open VLD, CD&V, CDH, Écolo, Groen et Défi d’ici mercredi. Selon l’accueil réservé à la note et les éventuels amendements à y apporter, une réunion plénière pourrait être organisée en fin de semaine avec les partis susceptibles d’entamer une négociation. Et cela nous ramène inlassablement à la même question : quelles seront ces formations ?
Du côté des familles socialiste et écologiste, la donne est connue, on réclame une majorité à sept partis associant leurs couleurs aux libéraux et au CD&V (et éventuellement le CDH). Donc sans la N-VA, premier parti flamand. Côté libéral, le MR s’est fait à cette idée, mais l’Open VLD reste très divisé en interne. Quant au CD&V, il n’a pas montré de signe clair laissant entendre qu’il est prêt à lâcher la N-VA.
"Depuis que Bouchez et Coens ont commencé leur mission, il ne s’est rien passé" , peste un socialiste. Comprenez que, selon lui, la situation en est au même stade qu’au terme de la mission d’information de Paul Magnette (PS), le 9 décembre : le CD&V et l’Open VLD doivent toujours dire s’ils acceptent de monter dans cette coalition à sept (ou huit avec le CDH). Selon le même socialiste, libéraux et centristes flamands n’étaient pas en état d’accepter l’invitation de Paul Magnette, dont la note était jugée trop à gauche. Il fallait donc que des personnalités de centre ou centre droit prennent la main et réécrivent un récit politico-médiatique partant du centre et non de la gauche. On en est là.
"Pousser la N-VA vers la sortie"
Cela dit, ce serait une erreur de croire que la N-VA est hors jeu. "Si son président, Bart De Wever, veut former un front flamand avec l’Open VLD et le CD&V, c’est le moment pour lui de faire un geste et de montrer qu’il est réellement prêt à gouverner avec le PS" , analyse un fin observateur de la vie politique belge. De la sorte, la pression reviendrait sur le PS et la piste d’une coalition autour des socialistes et de la N-VA, seule alternative au gouvernement à sept, serait réactivée.
Un négociateur abonde : "La N-VA va certainement accepter une négociation à partir de la note de Bouchez et Coens" . Raison pour laquelle, selon un autre, "il est temps de prendre acte qu’il n’y aura pas de majorité avec la N-VA" , vu le veto de tous les partis francophones, sauf du MR. "Bart De Wever ne se mettra jamais hors jeu tout seul, il faut le pousser vers la sortie." Plus facile à dire qu’à faire pour les partis flamands.