Les informateurs doivent proposer une coalition fédérale avant lundi
L’heure du grand saut a sonné. Il nous revient à plusieurs sources que les informateurs, Georges-Louis Bouchez (MR) et Joachim Coens (CD&V), vont formuler une proposition de coalition fédérale dans les heures ou jours qui viennent. Mais avec quels partis ? Une formule tient la corde.
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Publié le 09-01-2020 à 17h48 - Mis à jour le 10-01-2020 à 11h25
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L’heure du grand saut a sonné. Il nous revient à plusieurs sources que les informateurs, Georges-Louis Bouchez (MR) et Joachim Coens (CD&V), vont formuler une proposition de coalition fédérale dans les heures ou jours qui viennent. "C’est normalement pour ce vendredi", selon un insider. Une source proche des informateurs infirme ce timing. MM. Bouchez et Coens auront ce vendredi des entretiens, séparément, avec le président de la N-VA, Bart De Wever, et celui du PS, Paul Magnette. Le choix de la coalition interviendrait plutôt durant le week-end.
Les partis sollicités devront alors dire s’ils acceptent d’entamer une négociation pour la formation d’un gouvernement fédéral sur la base de la note préparée par les informateurs. Si la réponse est positive, un formateur ou, plus probablement, un préformateur pourrait être nommé lundi par le Roi. Jusqu’à présent, dix formations étaient associées aux discussions (N-VA, PS, SP.A, MR, Open VLD, CD&V, CDH, Écolo, Groen et Défi).
La majorité PS/N-VA enterrée
Mais quelle formule sera retenue ? Politiquement, seules deux options sont possibles. Soit une majorité autour du PS et de la N-VA (premières forces politiques francophone et flamande), sans les verts. Soit une coalition à sept : avec les familles socialiste (PS, SP.A), libérale (MR, Open VLD), écologiste (Écolo, Groen), plus le CD&V. Donc sans la N-VA. C’est ce qu’on a appelé la coalition arc-en-ciel élargie au CD&V ou la Vivaldi (selon le vocable du MR). C’est clairement cette formule qui tient la corde.
Il semble en effet acquis depuis des semaines qu’une majorité PS/N-VA ne verra pas le jour, tant les divergences entre ces deux partis sont insurmontables. Le MR, pourtant favorable au PS/N-VA, s’est fait une raison. Tout l’enjeu de la mission d’information du président du PS, Paul Magnette, en décembre, puis du duo Bouchez-Coens était de rallier l’Open VLD et le CD&V au constat du MR et, dès lors, de les inviter à lâcher la N-VA. Le CD&V garderait pourtant encore un infime espoir de marier PS et N-VA.
La note de négociation proposée par Paul Magnette, en décembre, avait été jugée trop à gauche par les deux partis libéraux et les centristes flamands, et insuffisamment en phase, selon l’Open VLD et le CD&V, avec les exigences de l’électorat du nord du pays. Quant à la note des informateurs actuels, elle est jugée "imbuvable", car trop à droite, par le PS…
Cela dit, les socialistes laissent entendre qu’ils sont prêts à répondre positivement à toute invitation. On comprend qu’ils devraient accepter de négocier une Vivaldi si on le leur propose. Selon plusieurs observateurs, la réaction du PS doit être comprise comme la réponse du berger à la bergère après les critiques du MR et du CD&V sur le travail de Paul Magnette.
"La négociation peut commencer"
"On peut commencer à négocier sur la base de la note de Bouchez et Coens", tranche une source à gauche. Cet interlocuteur souligne, par exemple, que les informateurs ont proposé de réduire le déficit public à 1 % du PIB en 2024 (fin de la législature), ce qui laisse de la marge pour les investissements. En plus, selon un proche du CD&V, "il est difficile de dire qu’on n’est pas d’accord avec la note puisqu’il n’y a pas grand-chose dedans…" Autrement dit, la note ne sert qu’à ouvrir la négociation. Ni plus, ni moins.
La N-VA salue, la FGTB critique
La N-VA est le premier parti à avoir publiquement commenté la note des informateurs. Pour en dire du bien. "On tient maintenant davantage compte de la réalité politique en Flandre", a dit le député fédéral Peter De Roover, jeudi, à la VRT. La N-VA se positionne-t-elle parce qu’elle sent qu’elle va se faire exclure du processus de formation ? On sera rapidement fixé.
À l’inverse, le président de la FGTB, Robert Vertenueil, se dit, lui, inquiet par la direction empruntée par les informateurs. Ces deux prises de position, de la N-VA et de la FGTB, sont plutôt de nature à rassurer l’Open VLD et le CD&V s’ils choisissent d’entrer dans un gouvernement à sept, car conformes à leurs critiques émises sur la note de Paul Magnette.
Les informateurs retournent au Palais, lundi, pour remettre un rapport au Roi. "Coens et Bouchez ne veulent plus continuer leur mission pour pouvoir négocier dans leur rôle de président de parti." La désignation d’un préformateur est la suite la plus probable.