Coronavirus: la Belgique n’a pas voulu faire "du Macron"
Avant le début de la réunion du Conseil national de sécurité, certains pensaient encore que la déclaration récente du Président français, Emmanuel Macron, annonçant le début du déconfinement chez nos voisins à partir du 11 mai allait influencer très fortement cette dernière. C’est bien ce qui s’est passé, mais pas dans le sens du suivisme pur et simple de la France. Il n’était pas question pour les ministres présents de commettre la même erreur que le président français. "Sa seule erreur, d’ailleurs", a-t-on même entendu.
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Publié le 15-04-2020 à 20h06 - Mis à jour le 15-04-2020 à 20h23
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Avant le début de la réunion du Conseil national de sécurité, certains pensaient encore que la déclaration récente du Président français, Emmanuel Macron, annonçant le début du déconfinement chez nos voisins à partir du 11 mai allait influencer très fortement cette dernière. C’est bien ce qui s’est passé, mais pas dans le sens du suivisme pur et simple de la France. Il n’était pas question pour les ministres présents de commettre la même erreur que le président français. "Sa seule erreur, d’ailleurs", a-t-on même entendu.
En effet, même si Emmanuel Macron n’avait pas dit que les écoles françaises allaient rouvrir directement le 11 mai, c’est ainsi que les choses ont été comprises par le grand public. La Belgique a donc pu juger l’effet dévastateur d’une telle annonce et agir en conséquence. Il était évident que le Conseil national de sécurité n’allait pas prendre le risque de déclencher une polémique en annonçant une date précise et proche pour le retour à l’école. Elio Di Rupo (PS), le ministre-Président wallon avait d’ailleurs enlevé toute ambiguïté juste avant la réunion en déclarant qu’"il faut d’abord écouter les recommandations des experts, et ensuite ce que disent les parents, les enseignants et les organisations syndicales avant de prendre une quelconque décision". Et le ministre-Président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Pierre-Yves Jeholet (MR), va dans le même sens et il précise qu’il faudra peut-être envisager "de nouveaux apprentissages et la manière de les enseigner. Et cette discussion devra avoir lieu avec les acteurs de terrain, les experts, etc.". L’autre décision au-dessus de laquelle a plané l’ombre du président français concernait la date du début du déconfinement en lui-même. Beaucoup s’accordaient sur le fait que la Belgique allait suivre la France et entamer le sien dès le 11 mai. Cette question a été abordée dans l’autre sens. La date du 3 mai précédemment évoquée comme date butoir de prolongation pour la prolongation du confinement a été maintenue. Il y a une nuance importante. Le choix de cette date n’empêchera pas les membres du Conseil national de sécurité de prolonger le confinement lors d’une prochaine réunion si cela devait s’avérer nécessaire. Quant à sa mise en œuvre, les ministres ont décidé d’en discuter dans une semaine.
Pas de tensions avec les experts, "chacun étant dans son rôle"
Cette semaine ont été évoquées des tensions entre les experts scientifiques et les élus qu’ils conseillent. Plusieurs sources confirment bien que si "les experts sont très prudents", il n’y aurait aucun problème, "chacun étant dans son rôle". La conclusion de cette réunion, entamée sous le signe de la France est celle d’une Belgique qui veut donner un sentiment d’unité et qui fait ses propres choix. "La France a ses réalités, nous avons les nôtres", avait d’ailleurs déclaré Elio Di Rupo juste avant le début de la réunion. "Nous avons le droit de suivre notre propre rythme", a précisé la Première ministre Sophie Wilmès (MR) à la fin de la conférence de presse.