La rivalité politique entre Paul Magnette et Georges-Louis Bouchez a pris un tour plus personnel
le président du PS et le président du MR a pris un tour plus personnel.
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Publié le 25-05-2020 à 06h16 - Mis à jour le 25-05-2020 à 12h15
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La rivalité politique entre le président du PS et le président du MR a pris un tour plus personnel.
Les présidents des deux plus grandes formations francophones ne s’entendent pas. Lorsque Paul Magnette et Georges-Louis Bouchez négocient, une méfiance réciproque constitue la trame de leurs discussions. Il était écrit que ces deux esprits vifs et au verbe facile allaient s’opposer : le PS et le MR se disputent la première place en Belgique francophone et, naturellement, leurs dirigeants respectifs sont entraînés mécaniquement par cette rivalité qui prend désormais un tour plus personnel.
La reprise des discussions politiques en vue de négocier un nouveau gouvernement fédéral "après-Covid" et un plan de relance à l’échelle du pays a donné lieu à quelques passes d’arme entre Paul Magnette et Georges-Louis Bouchez. Le président libéral semble avoir du mal à digérer l’initiative du président socialiste et de son homologue flamand, Conner Rousseau. Pour rappel, les chefs du PS et du SP.A ont procédé à un nouveau tour de table des présidents de parti.
Missiles politiques
"Presque un petit coup d’État !", s’était plaint Georges-Louis Bouchez dans Le Soir et De Morgen. Pour lui, en se plaçant d’autorité au centre du jeu politique, la famille socialiste contournait le Roi à qui il revient de désigner les informateurs, préformateurs, formateurs et autres "missionnaires". Ce week-end, Paul Magnette a répliqué dans la presse flamande en envoyant quelques missiles en direction du patron du MR, accusé de tenir un double discours entre les propos échangés dans le secret des négociations et ceux jetés dans les médias. Georges-Louis Bouchez est également accusé par le camp socialiste de changer tout le temps d’avis.
Des rapports "charmants" en surface
Bien que les deux présidents se voient régulièrement de manière informelle, bien que leurs rapports soient cordiaux en surface, voire carrément "charmants", ils ne s’estiment pas fiables. "Paradoxalement, les relations sont meilleures entre Georges-Louis Bouchez et Jean-Marc Nollet, note un libéral bien informé. Le président d’Écolo est plus prévisible que Magnette, a une attitude moins tortueuse. En fait, tout serait plus simple si le PS était encore présidé par Elio Di Rupo."
Ce n’est un secret pour personne : aussi étonnant que cela puisse paraître, Elio Di Rupo est l’un des modèles politiques du président du MR. Au conseil communal de Mons, Georges-Louis Bouchez, alors simple élu local, pouvait se mesurer toutes les semaines à l’ancien bourgmestre de la cité du Doudou. "Je combats ses idées mais je ne serais pas là où j’en suis si je n’avais pas eu Elio Di Rupo sur ma route" , confiait-il à La Libre à l’occasion de son élection à la tête du MR. De ces années difficiles où il a fait ses premières armes, Georges-Louis Bouchez a conservé une grande estime pour l’ancien président socialiste. Ce lien de confiance, il n’a toutefois pas réussi à le tisser avec Paul Magnette depuis son retour au boulevard de l’Empereur.
Duel entre "beaux gosses"
Certains observateurs comparent la rivalité Magnette/Bouchez à un combat de coqs de même gabarit. "C’est finalement une question fort humaine, décode une source politique de premier plan. Ils sont tous les deux beaux gosses et en jouent chacun à leur manière, ils ont une intelligence similaire, ont tous les deux un profil universitaire et sont originaires de la même circonscription, le Hainaut, ce qui accentue encore un peu plus leurs divergences."
Cet antagonisme personnel devra toutefois être levé si une nouvelle majorité fédérale doit être trouvée : le PS et le MR constituent des pièces indispensables dans le jeu fédéral hérité, il y a un an déjà, des dernières élections.