Caroline Taquin: "Il est rare qu'un jugement condamne un homme politique pour avoir insulté un collègue, un signal fort a été donné"
- Publié le 25-06-2020 à 11h48
- Mis à jour le 25-06-2020 à 11h50
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La condamnation du député provincial Eric Massin par le tribunal correctionnel de Charleroi pour injures est un "signal fort", selon la victime de ces propos, la députée-bourgmestre de Courcelles, Caroline Taquin (MR). Un tel jugement qui touche un homme politique dans de telles circonstances est rare pour ne pas dire inexistant, a-t-elle fait remarquer.
"Un signal fort a été donné. Il est rare, sinon quasi inexistant dans notre milieu politique, qu'un jugement condamne un homme ou une femme politique pour avoir insulté un(e) collègue. On considère en effet que les hommes et les femmes politiques doivent avoir la peau dure. J'ai la peau dure, mais j'ai toujours considéré que l'insulte n'était pas un argument, en politique comme ailleurs, et qu'elle était le premier pas vers la violence dans la société. Le tribunal rappelle que le mandataire politique représentant les citoyens doit donner l'exemple, et qu'il ne doit pas porter atteinte à l'honneur et à la considération des personnes. Je suis heureuse d'avoir été suivie et que cela ait été dit de manière aussi claire", a déclaré Mme Taquin dans un communiqué.
Le 1er mai 2018, Eric Massin avait dérapé à la tribune de la Fête du travail du PS à Charleroi en tenant des propos insultants à l'égard de Mme Taquin, adversaire des socialistes dans la région.
"Elle n'aura pas la tâche facile face à la plus rosse, là je suis trop gentil... La plus salope, là je suis trop méchant, des bourgmestres du coin", avait-il dit en présentant la tête de liste PS dans la commune.
M. Massin était à l'époque président de la fédération socialiste de Charleroi et député à la Chambre. Il a invoqué l'argument de l'immunité parlementaire devant le tribunal mais celui-ci ne l'a pas retenu.
"Le tribunal considère au contraire que l'immunité parlementaire, qui est certes un droit constitutionnel, ne peut cependant porter atteinte aux droits et libertés consacrés aussi par la constitution, lesquels doivent pouvoir être exercés sans discrimination. Autrement dit, on ne peut se retrancher derrière sa qualité de parlementaire pour traiter impunément une femme de 'salope'", a souligné la députée.