Quand le PS expliquait à ses membres pourquoi un gouvernement avec la N-VA est impossible...
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- Publié le 17-07-2020 à 15h03
- Mis à jour le 17-07-2020 à 15h06
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Les nerfs des militants socialistes sont mis à rude épreuve. Le président du PS, Paul Magnette, a dû, ces derniers mois, défendre des positions contradictoires à l'égard de la possibilité de former une majorité fédérale aux côtés des nationalistes flamands. Plusieurs cycles de négociations entre PS et N-VA ont à chaque fois échoué. Toutefois, le président socialiste a ouvert la porte, mardi soir, à une nouvelle phase de discussion. La perspective de voir le SP.A, le parti frère du PS, monter dans un nouveau gouvernement "Arizona" fait sans doute réfléchir les socialistes francophones. Le "supplice" de Magnette
Il n'empêche que, si le PS devait tenter à nouveau de sceller un deal avec la droite nationaliste, cela pourrait aboutir à un énième échec. Le 14 février, Paul Magnette avait déclaré dans la presse du nord du pays en avoir "marre" de discuter avec Bart De Wever. "Nous en sommes à une cinquantaine de réunions, dont 25 directement avec Bart De Wever et moi, qui durent parfois 3 ou 4 heures, parfois plus longtemps... A titre personnel, négocier avec des nationalistes avec lesquels nous n'avons rien à voir, cela devient un vrai supplice", assurait le président socialiste.
Quelques jours après ces déclarations, le PS avait transmis aux présidents et aux secrétaires des fédérations du parti un argumentaire en dix points expliquant que les idées des nationalistes flamands n'étaient pas compatibles avec les projets du PS.
"La N-VA veut instaurer le confédéralisme"
Un vent favorable nous transmet l'argumentaire qui avait été distribué par le boulevard de l'Empereur :
"Le PS a réaffirmé sa volonté de ne pas former un gouvernement fédéral avec la N-VA. Cette position n’est évidemment pas neuve : nous l’avions déjà affirmée à de très nombreuses reprises au cours des derniers mois, précise le courrier. Pour te permettre de mieux comprendre ce qui est sur la table et de pouvoir l’expliquer auprès de ta famille, de tes amis et sur les réseaux sociaux, voici en résumé ce que la N-VA a mis sur la table des négociations au cours des mois précédents et qui est fortement incompatible avec les valeurs et le programme du PS."
"1. La N-VA veut faire 5,2 milliards d’économies dans les soins de santé d’ici 2024 ;
2. La N-VA veut des ambitions climatiques les plus basses possibles ;
3. La N-VA refuse de porter la pension minimale à 1.500 € net par mois ;
4. La N-VA veut une dégressivité accrue et la limitation à deux ans des allocations de chômage ;
5. La N-VA veut étendre les flexijobs et refuse toute augmentation des bas salaires ;
6. La N-VA veut confier les missions des mutuelles à l’Inami ou au secteur privé ;
7. La N-VA veut que le paiement des allocations de chômage se fasse via des prestataires privés ;
8. La N-VA souhaite une diminution des pensions pour ceux qui ont connu des périodes de chômage, qui ont pris un congé parental ou une interruption de carrière ;
9. La N-VA veut instaurer le confédéralisme en 2024 en scindant notamment de vastes pans de la sécurité sociale, la justice, la police et la SNCB entre la Wallonie et la Flandre. La N-VA méconnaît en outre l’existence de la Région bruxelloise ;
10. La N-VA s’oppose systématiquement à toute nouvelle avancée éthique."
Un document d'avant la crise sanitaire, répond le PS
Nous sommes désormais en juillet et, peut-être, le PS va s'engager dans un processus de négociations gouvernementales avec cette même N-VA. Comment le président Magnette pourra-t-il se justifier, lui qui avait été si catégorique à l'égard des nationalistes ? Contacté ce vendredi, le boulevard de l'Empereur nuance les choses. Le document en question précède la crise sanitaire et les positions de la N-VA ont pu évoluer depuis lors. "Qui conteste encore aujourd'hui les investissements à faire en soins de santé ?", réplique notamment le porte-parole du président du PS.