Durcir ou alléger les mesures ? Ce qui devrait se trouver sur la table du CNS de ce jeudi
Prévu pour ce jeudi, une dizaine de jours avant la rentrée scolaire, le prochain Conseil national de sécurité (CNS) - qui réunit la Première ministre, les principaux ministres fédéraux (parfois accompagnés d’experts) et les ministres-Présidents des entités fédérées - s’annonce crucial sur une série de mesures visant à contenir l’épidémie de Covid-19. Des mesures dont presque toutes s’annoncent discutables, qu’il soit décidé de les prolonger, de les durcir, ou de les… alléger.
Publié le 18-08-2020 à 20h35 - Mis à jour le 18-08-2020 à 20h51
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Parmi elles, la fameuse bulle sociale, limitée pour l’heure à cinq personnes (hors cercle familial proche) depuis le 29 juillet dernier. La mesure s’inscrivait dans un contexte de nette reprise des contaminations, notamment à Anvers et à Bruxelles. Cette bulle sera-t-elle élargie après le CNS à venir ? Rien n’est moins sûr, à entendre le médiatique virologue Marc Van Ranst, du groupe en charge de la stratégie de déconfinement (GEES). "Les chiffres de l’épidémie sont en train de baisser, même à Anvers, et sauf peut-être à Bruxelles. Élargir maintenant ne serait pas prudent" , a-t-il dit mardi. Selon le virologue, il y aurait un consensus en la matière avec les autres experts du GEES.
L’analyse est également partagée par la ministre de la Santé, Maggie De Block (Open VLD). Mardi, à la Chambre, elle a indiqué que la mesure a eu un "impact considérable" sur la progression de l’épidémie. "La prudence reste de mise", a-t-elle conclu, sans que cela présage de la décision du CNS, auquel il revient d’élargir ou non cette bulle.
Ce masque qui crispe
L’autre gros sujet du CNS à venir, c’est le masque, bien sûr, rendu obligatoire en de nombreux endroits du territoire, notamment à Bruxelles, première capitale européenne à en généraliser le port. La mesure commence à crisper une partie de la population, comme en témoignait le (petit) rassemblement "anti-masque" qui s’est tenu dimanche dernier à Bruxelles.
À nouveau, rien ne dit que le CNS préconisera un allègement généralisé du port du masque en Belgique. Tout dépend de l’évolution de l’épidémie sur une zone donnée - ce qui suppose de laisser une certaine marge de manœuvre aux pouvoirs locaux. Preuve en est à la Côte : La Panne, Coxyde et Nieuport décidaient, mardi, d’alléger le port du masque en certains endroits dès le 1er septembre "si les chiffres restent bons".
À dix jours seulement de la rentrée scolaire, le CNS ne peut faire l’impasse sur la question, d’autant qu’il est prévu que les écoliers retournent en classe cinq jours par semaine. S’il est certain que les enfants (et dans une moindre mesure les adolescents) sont moins affectés par le virus, rien ne dit qu’ils n’en sont pas vecteurs.
Des règles variables selon les écoles
Pour l’heure, les feux sont à l’orange, ce qui signifie que les masques et la distanciation sociale restent de rigueur pour les adultes, tout comme l’hygiène des mains (pour tout le monde). Autant de règles qui pourraient varier d’une école à l’autre d’ici la rentrée, selon l’évolution locale de l’épidémie.
Enfin, alors que les capacités de testing vont sensiblement augmenter ces prochains jours, les ministres Philip De Backer et Maggie De Block en appelaient, mardi, à la civilité des voyageurs revenant de zones à risque, qu’il s’agisse de se faire tester ou d’observer une période de quarantaine une fois de retour. Nul doute que le CNS ne manquera pas de fortement appuyer là-dessus, tout comme il avait fortement conseillé le télétravail le 27 juillet dernier. À moins qu’il n’aille plus loin sur ces sujets et passe du conseil "appuyé"… à l’obligation.