Bulle sociale, port du masque, vie scolaire, télétravail, testing… Ce qu'il faut attendre du CNS de ce jeudi
Le Conseil national de sécurité va décider ce jeudi de durcir ou d’alléger certaines mesures. Le contexte est plus apaisé qu’il y a 15 jours, mais l’assouplissement devrait être minime.
Publié le 19-08-2020 à 19h08 - Mis à jour le 20-08-2020 à 07h20
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C’est peu dire que le Conseil national de sécurité (CNS) de ce jeudi est attendu, à une dizaine de jours d’une rentrée qui n’est pas que scolaire, mais aussi culturelle et économique avec le retour des vacanciers et la fin de soldes qui s’annoncent catastrophiques.
Les chiffres sont au vert
Si les enjeux sont de taille, le contexte sanitaire est, lui, plus serein que lors du dernier CNS, le 27 juillet : en moyenne, 528 nouveaux cas par jour ont été diagnostiqués sur la semaine écoulée, indiquait Sciensano ce mercredi, soit une diminution de 15 % en moyenne par rapport à la semaine précédente et un troisième jour consécutif de baisse des cas de contamination. Une nouvelle encourageante qui semble indiquer "que nous sommes probablement vers une descente du nombre de personnes détectées", précisait la porte-parole interfédérale Frédérique Jacobs. De bon augure, donc, d’autant que les admissions à l’hôpital ont également baissé (30 admissisons par jour contre 33 la semaine précédente).
Autre bonne nouvelle, la baisse des contaminations se poursuit à Anvers, qui avait connu une flambée mi-juillet. Il y a du mieux du côté de Bruxelles, également, où la progression de l’épidémie a ralenti sensiblement (118 nouveaux cas par jour ce mercredi). Une ombre au tableau : le nombre de décès a malheureusement augmenté, passant de quatre à dix d’une semaine à l’autre, sans que l’on sache précisément si la récente vague de chaleur a pu jouer un rôle dans cette augmentation.
Ne pas relâcher le "confinement social"
Peut-on s’attendre à un assouplissement des mesures compte tenu du fait que l’épidémie semble sous contrôle ? Pas vraiment. En ce qui concerne l’élargissement de la "bulle sociale" à plus de cinq personnes, le virologue Marc Van Ranst, du groupe d’experts chargé de la stratégie de déconfinement (GEES), a déjà indiqué qu’il y avait consensus au sein du groupe pour ne pas élargir cette bulle, puisque cette mesure "dure" semble contribuer à la baisse des cas de contamination. Il est à ce titre sur la même longueur d’onde que Sciensano, qui reconnaît que cette mesure est "lourde" mais essentielle, de même que la ministre fédérale de la Santé, Maggie De Block (Open VLD), qui plaide pour que "la prudence reste de mise".
Toujours du côté des mesures dites dures, il n’est pas à exclure que le port du masque devienne obligatoire - sinon fortement recommandé, tout comme le télétravail - dans les entreprises, puisque le virus circule favorablement dans les espaces confinés. Une telle mesure est par exemple soutenue par l’épidémiologiste de l’ULB Yves Coppieters, qui a plaidé en ce sens à plusieurs reprises.
Les écoles, enjeux locaux
Sauf recrudescence rapide de l’épidémie, rien n’indique que le CNS revienne sur les cinq jours "réglementaires" par semaine où les enfants sont censés se rendre à l’école. Mais, comme pour le port du masque, la situation peu différer d’un endroit à l’autre du pays, ce qui suppose de laisser une marge de manœuvre aux pouvoirs locaux, au moins en ce qui concerne les procédures à suivre (en particulier la mise en place, ou non, de bulles sociales au sein même des écoles). Un peu comme pour le port du masque (toujours généralisé à Bruxelles, par exemple)…
Tester plus ?
Ces derniers mois, la Belgique a sensiblement augmenté ses capacités de testing (entre 50 000 et 70 000 tests par jour, a promis le ministre Philip De Backer), ce qui pourrait pousser le CNS à promouvoir davantage de tests, en particulier dans les maisons de repos et pour les voyageurs revenant de zones à risques.