Denis Ducarme avant le CNS: "Il est important d'enclencher aujourd'hui une autre approche"
Un nouveau Conseil National de Sécurité a commencé ce jeudi à 09h00. La Première ministre s'exprimera à 13 heures pour expliquer les décisions prises au cours de la réunion.
Publié le 20-08-2020 à 07h20 - Mis à jour le 20-08-2020 à 13h01
La Première ministre Sophie Wilmès, les principaux ministres du gouvernement fédéral et les ministres-présidents des entités fédérées y préparent la rentrée du mois de septembre.
La question du maintien de la bulle des cinq et celle des courses seul seront notamment sur la table. La dernière réunion du CNS remonte au 27 juillet dernier. Il avait alors décidé de faire marche arrière dans le processus de déconfinement, face à un rebond des cas de coronavirus (Covid-19), singulièrement en province d'Anvers, en limitant notamment la bulle sociale de 15 personnes différentes par semaine à cinq personnes, toujours les mêmes, pendant quatre semaines.
Depuis, le nombre de décès continue d'augmenter alors que celui des nouvelles hospitalisations sem ble se stabiliser bien qu'il soit encore en légère hausse, selon les données diffusées mercredi par l'Institut de santé publique Sciensano. Entre le 9 et le 15 août, 9,9 personnes sont décédées du virus en moyenne soit 130% de plus par rapport à la semaine précédente. En revanche, la baisse se confirme pour le nombre de nouveaux cas de contamination. Durant cette même période, il y avait en moyenne 527,7 nouvelles contaminations par jour soit une baisse de 15% par rapport à la semaine précédente.
Après Anvers, l'attention se tourne à présent vers Bruxelles où le seuil de 50 cas pour 100.000 habitants a été franchi. Les autorités régionales y ont imposé le port du masque sur l'ensemble du territoire. La mesure est en vigueur depuis le 12 août. La question de prendre des mesures complémentaires localisée pourrait être posée.
La réunion de ce jeudi intervient à une dizaine de jours de la rentrée scolaire de septembre. La question de la bulle des cinq sera à l'ordre du jour. Certaines mesures pourraient être durcies, d'autres assouplies, indiquent plusieurs sources sans entrer dans le détail. Si le virologue Marc Van Ranst, membre du GEES (groupe de travail chargé de l'Exit Strategy, déconfinement) se montre favorable au maintien cette bulle, d'autres comme l'épidémiologiste Yves Coppieters (non-membre du Gees) plaident pour un assouplissement.
Plusieurs secteurs veulent assouplir les règles
Les secteurs du commerce, de la culture et du sport plaident eux aussi pour davantage de liberté. Ainsi, la première quinzaine des soldes d'été a été décevante, entre autres à cause, selon Comeos, de la mesure exigeant de venir faire ses courses seul et en ne restant pas plus d'une demi-heure dans le magasin. La fédération des commerces et services souhaite dès lors qu'on abandonne cette mesure ré-instaurée fin juillet. L'Union des Classes Moyennes (UCM) appelle également à assouplir la mesure. Ils devraient être entendus, indiquent plusieurs sources mercredi.
Les secteurs de la culture et de l'événementiel, durement touchés par la crise, appellent aux aussi à un assouplissement des mesures sanitaires. Pour le moment, seules 100 personnes sont autorisées à assister à des événements à l'intérieur, avec port du masque obligatoire. A l'extérieur, la limite reste fixée à 200 personnes. Le ministre des Indépendants Denis Ducarme (MR) a rencontré lundi dernier les représentants de différents secteurs des arts du spectacle. La rencontre a débouché sur la mise sur pied d'un groupe de travail technique portant sur les problématiques spécifiques rencontrées par le secteur.
La question de la présence de public lors d'événements sportifs pourrait aussi être abordée. La Pro League a ainsi demandé un retour progressif des supporters dans les stades de football.
"Rien n'est tranché"
"Il est important d'enclencher aujourd'hui une autre approche, qui permet aux opérateurs économiques de se remettre davantage au travail, a expliqué Denis Ducarme à son arrivée ce matin au micro de RTL. Sinon ça provoquera d'innombrables drames sociaux. Il s'agit donc d'avoir aujourd'hui des discussions sur le shopping, sur l'évènementiel. On ne peut plus continuer à ignorer des paramètres et des priorités aussi importants que ceux liés au travail des indépendants, des commerçants. On ne peut pas les laisser en veille jusqu'à la fin de l'année. Il faut leur donner l'opportunité de se remettre au travail, tout en garantissant à la population des mesures de sécurité".
Le ministre fédéral des classes moyennes, des indépendants et des PME a tenu à préciser que rien n'était "tranché" actuellement, pointant surtout du doigt le maintien ou non de la bulle de 5. En effet, de nombreux experts ont estimé qu'il était bien trop tôt pour parler d'un élargissement de cette bulle. Frédérique Jacobs, porte-parole interfédérale, a notamment estimé ce mercredi, lors de la conférence de presse du SPF santé publique et du Centre de crise, qu'il n'était pas question de l'élargir. "Le débat va se faire. On a des questions. La discussion se fait: est-ce que la bulle doit rester à 5, est-ce qu'elle doit devenir hebdomadaire, bimensuelle ou rester comme ça ?", a quant à lui réagi M. Ducarme.
La rentrée scolaire pas abordée
Le CNS n'évoquera par contre pas la rentrée scolaire. Après concertation de chaque ministre compétent avec les acteurs de son enseignement, les différentes communautés se sont accordées vendredi dernier pour organiser une rentrée scolaire sous un régime commun "code jaune". Cela signifie que la semaine de cinq jours de cours sera "à nouveau la norme de départ".