Pourquoi le Comité de concertation de ce vendredi s’annonce sous haute tension
Le Premier ministre Alexander De Croo (Open VLD) convoque ce vendredi un Comité de concertation. Les Régions et Communautés du pays plaideront pour la réouverture des commerces. Mais elles auront face à elles le ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke (SP.A).
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- Publié le 25-11-2020 à 20h35
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"Il ne s’agit pas ici d’un match international. Ce qui doit guider les décideurs politiques vendredi, ce sont les chiffres de l’épidémie et leur évolution dans notre pays", s’échauffe, lassée, une source gouvernementale. De toute évidence, le Comité de concertation de ce vendredi, 13 heures au palais d’Egmont à Bruxelles, s’annonce sous haute tension. À l’heure où les dirigeants des pays voisins officialisent en effet leur intention de desserrer un peu l’étau autour de leur population à l’approche des fêtes de fin d’année, la Belgique doit arbitrer à son tour son cas.
Avec cette question sensible en toile de fond : faut-il rouvrir ou non les commerces jugés non essentiels à partir du mois de décembre ? Ces dernières heures, les déclarations en ordre dispersé des politiques mais aussi des secteurs s’estimant lésés par le confinement actuel ont semé le trouble dans l’esprit du citoyen. D’un côté, le ministre fédéral de la Santé publique, Frank Vandenbroucke (SP.A), le répète à foison : "Il sera probablement très difficile d’alléger les mesures sanitaires rapidement." De l’autre côté, le ministre des Indépendants et des PME, David Clarinval (MR), martèle dans la presse son intention de plaider vendredi en faveur d’une réouverture des commerces le plus vite possible. "Il y a une détresse économique mais aussi une détresse psychologique dans le chef de nos indépendants et donc pour moi, en effet, il faut que l’on rouvre les commerces qui sont qualifiés de non essentiels et qui sont en danger de vie ou de mort", a-t-il déclaré mercredi matin sur les ondes de La Première.
Vers des règles strictes dans les commerces ?
Lors d’un Conseil des ministres restreint qui s’est tenu lundi soir, il a été convenu, semble-t-il, que la question de la réouverture des commerces et services sous conditions sera débattue. Des achats permis uniquement sur rendez-vous ? Un nombre restreint de clients tolérés par mètre carré ? Une durée limitée par personne dans le commerce ? Ce sont ces questions qui feront l’objet d’arbitrages vendredi.
Sur le fond de la mesure, les positions respectives des uns et des autres sont connues : mises sous pression par le lobbying des secteurs concernés, les Régions et Communautés du pays devraient plaider comme un seul homme pour la réouverture des commerces non essentiels à partir de décembre. Pas certain toutefois que cette volonté d’assouplissement trouve aisément l’assentiment du ministre Vandenbroucke. "Il va être isolé sur cette question", assure un membre du Comité de concertation. Il faut dire que les derniers chiffres sanitaires, encore inquiétants en Belgique, ne permettent pas d’envisager un possible relâchement dans notre pays. Le Premier ministre s’emploie d’ailleurs à ne pas parler à ce stade de "déconfinement". Il sera à ce titre intéressant d’observer quel positionnement Alexander De Croo adoptera vendredi en ce qui concerne la réouverture ou non des commerces jugés non essentiels. Aucune nouvelle mesure n’est par contre attendue dans les secteurs de l’Horeca, de la culture, des sports ou encore de la jeunesse. Pour ce faire, les Belges devront patienter jusqu’en janvier 2021.
Une certaine latitude à Noël, rien de plus
Sans surprise, l’autre grand sujet du jour sera consacré à l’organisation des fêtes de fin d’année. Certains experts scientifiques plaident pour un statu quo dans la mesure où ils redoutent des débordements, là où certains politiques estiment qu’il vaut mieux laisser une certaine latitude (un cercle restreint à Noël, par exemple) pour éviter, précisément, ces débordements. Il en va ici de la santé mentale de la population belge, estiment les intéressés.
Les voyages à l’étranger durant les vacances d’hiver pourraient, eux aussi, faire l’objet d’arbitrages plus sévères ce vendredi. Car l’objectif poursuivi par les décideurs politiques est bien celui-ci : sortir de la crise sanitaire et, dans un second temps, éviter d’y replonger afin d’endiguer une troisième vague de contaminations sur notre territoire.