Une caserne à Charleroi? Magnette s’en est assuré
Une caserne, c’est un "élément fort pour une ville" selon le bourgmestre de Namur, Maxime Prévot (CDH).
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- Publié le 25-11-2020 à 20h49
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Une caserne ultramoderne devrait s’installer à Charleroi dans les années qui viennent. Cette information, révélée par La Libre mercredi matin, n’a pas été confirmée par la Défense. Néanmoins, il semble que le dossier soit déjà très avancé. Et pour cause : le bourgmestre de Charleroi, Paul Magnette (PS) s’en est assuré. Celui qui est aussi président du PS aurait, en effet, bétonné l’arrivée de cette caserne qui accueillera entre 1 000 et 1 500 militaires, durant les très longs mois de négociations qui furent nécessaires pour aboutir à la mise sur pied de la coalition Vivaldi. Le socialiste avait, semble-t-il, déjà évoqué cette question lorsque son parti négociait avec la N-VA. Le fait que son parti ait hérité du portefeuille de la Défense est donc une bonne chose pour lui.
Charleroi, plus grande ville de Wallonie souffre, entre autres, de ne pas être chef-lieu de province - un certain nombre d’institutions lui échappent dès lors. Et si des antennes, parfois importantes, d’universités s’y sont installées, Charleroi n’est pas non plus une ville universitaire. Avec un taux de chômage important, l’arrivée probable d’une caserne sur son territoire, en plus des transformations urbaines en cours, est donc un élément important pour lui redonner des couleurs.
Parce qu’accueillir des militaires sur son territoire, c’est "un élément fort pour une ville", nous explique le bourgmestre de Namur, Maxime Prévot (CDH), qui accueille en territoire namurois la caserne de Flawinne et le centre d’entraînement des para-commandos de Marche-les-Dames. "En matière de dynamique territoriale, c’est un atout. Ça fait venir du personnel et on constate que bien souvent, un très grand nombre de militaires s’implantent dans la région. Cela a vraiment un impact sur l’identité d’une ville ou d’un quartier. Namur a toujours été une ville de garnison et elle garde des liens très forts avec l’armée belge par le biais de parrainage d’unités de la défense." Pour ajouter un argument à son plaidoyer, Maxime Prévot évoque aussi la fermeture, il y a quelques années, de la caserne du génie à Jambes qui a eu des répercussions sur le commerce local. "Parmi les petits commerces et les restaurants qui se trouvaient dans le voisinage immédiat de la caserne, beaucoup ont mis la clé sous le paillasson."
La mobilité et la sécurité
Enfin, le bourgmestre namurois voit aussi deux défis importants à relever. "Il y a le défi de la mobilité pour l’accès à la caserne et, surtout, il y a un défi de sécurité. Rappelons-nous qu’à Flawinne, un type avait foncé à travers tout, avec une voiture, il faut aussi tenir compte de ça", conclut-il en ajoutant qu’il espère qu’un prochain plan de la défense "ne privera pas la ville de ses infrastructures militaires".
Mais revenons à Charleroi, où la perspective d’une telle installation est vue très positivement. Les autorités restent très discrètes sur la future implantation. On sait que le bureau d’études d’Igretec (intercommunale de développement économique) planche dessus.
Et si certaines sources évoquaient une installation de la future caserne près du stade du Pays de Charleroi, on voit mal à quel endroit la Ville pourrait mettre les 15 hectares nécessaires à disposition de la défense. L’ancienne caserne Trésignies, en face du palais de justice, qui accueille des bureaux est trop petite pour accueillir autant de monde. Elle nécessiterait en outre sans doute une transformation trop importante pour être une bonne opération. Dans le cadre de son redéploiement urbain, la Ville de Charleroi doit encore s’attaquer au quartier de la Villette, derrière la gare. L’endroit, semble propice pour ce type d’infrastructures. À confirmer.