"Allez-vous vous excuser?", "Vos déclarations étaient dévastatrices": Frank Vandenbroucke sous le feu des critiques à la Chambre
Alors que plusieurs députés lui ont demandé des comptes, le ministre de la Santé a insisté pour que l'on "écoute ce qu'il a dit" dans l'interview et non pas les échos qui en sont ressortis.
- Publié le 01-12-2020 à 17h05
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"Je n'ai pas utilisé le mot électrochoc. Jamais". Le ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke (sp.a), a expliqué mardi en commission de la Chambre les propos tenus vendredi dernier à la sortie du comité de concertation. Interrogé par la VRT, M. Vandenbroucke avait justifié la réouverture des magasins dits "non-essentiels", mesure entrée en vigueur ce mardi. "Faire du shopping comporte peu de risques quand tout est bien contrôlé. A un moment donné, on devait prendre une décision choc. Il fallait vraiment faire un effet choc ("een schock effect", sous-titré en 'électrochoc' par la RTBF, ndlr)".
Ces propos ont suscité un tollé auprès des commerçants et au sein même de la majorité fédérale, MR en tête. "Vos déclarations ont été dévastatrices pour la communication gouvernementale et pour les indépendants", a fustigé Caroline Taquin (MR) à la Chambre. "Il faut dès à présent communiquer toutes les informations scientifiques qui justifient la fermeture de l'un ou l'autre secteur." Du côté du PS, on a également regretté que le ministre de la Santé ait tenu un tel discours. "Ces déclarations étaient incorrectes et les mots utilisés malheureux", a lancé Patrick Prévot (PS) à Frank Vandenbroucke.
Dans les rangs de l'opposition, les propos du ministre de la Santé ont également fait du remous. Catherine Fonck (cdH) a réitéré, ce mardi, son mécontentement à la Chambre. "Cela nuit à l'adhésion de la population aux mesures", a-t-elle regretté. "Allez-vous vous excuser", a demandé quant à elle Sophie Rohonyi (DéFi).
"Les avis de la Celeval étaient plus durs que ce que nous avons décidé"
"Il ne faut pas écouter ce qu'on dit que j'ai dit mais ce que j'ai dit. J'ai expliqué maintes fois que l'argument était de limiter les déplacements, ce qui imposait des mesures urgentes et drastiques", a-t-il expliqué. "Je n'ai pas non plus dit qu'il n'y avait pas de base scientifique. Les avis de la Celeval (cellule fédérale d'évaluation) étaient plus durs que ce que nous avons décidé, bien qu'une une réouverture contrôlée des magasins ne constituait pas un risque très important."
Frank Vandebroucke a enfin rappelé qu'aucun comité de concertation ne serait convoqué d'ici janvier, balayant ainsi l'intention des partenaires PS et MR de discuter éventuellement d'un assouplissement en fin d'année si les chiffres de l'épidémie sont bons. "Il faut éviter à tout prix une troisième vague. Le vrai espoir à terme, ce n'est pas les vaccins, mais une campagne de vaccination bien réussie", a ajouté le ministre.