Michael Freilich (N-VA) : "L'application Coronalert est un flop"
En réponse aux questions du député nationaliste flamand Michael Freilich, Mathieu Michel, secrétaire d'Etat à la digitalisation, a donné quelques chiffres. Depuis le 30 septembre, date du lancement de l'application, environ 10 000 utilisateurs ayant obtenu un résultat positif ont choisi d'en informer les autres. Cela représente environ 50% de tous les utilisateurs qui ont reçu un résultat de test positif.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/16e12df7-ddb4-42fc-bfe1-285390232bf8.png)
- Publié le 22-12-2020 à 22h09
- Mis à jour le 22-12-2020 à 22h40
:focal(1275x645:1285x635)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/XQ544DTBDBB7NAB72OUBEGACSQ.jpg)
L’application Coronalert fonctionne-t-elle ? Cette question, en coulisses, s’est immédiatement posée dès qu’elle a été mise en service début octobre. Quelques dysfonctionnements rapportés par des utilisateurs (manque de clarté, cas pas toujours rapportés, retards de signalements) ont mis à mal cette application, au point d’inciter le député N-VA Michael Freilich, au Parlement, à interpeller Mathieu Michel, secrétaire d’Etat à la digitalisation et à la simplification administrative. Sans tenir compte du débat relatif à la protection des données, les critiques ont rapidement fusé sur cette application qui aura dépassé un million d’euros de coût (700 000 euros en développement et 300 à 400 000 euros en campagne de communication). Mais rien de formel pour autant. Pour Mathieu Michel, d’ailleurs, “il n'y a pas de chiffres disponibles pour les plaintes formelles. Les commentaires les plus fréquemment reçus via les médias sociaux, les courriels et les contacts téléphoniques concernent le lien entre l'identifiant unique de l'application et le test Covid.”
Une alerte sur 2 en cas de test positif
Pour le nationaliste flamand, “cette application est un flop. Le nombre d'utilisateurs actifs est particulièrement faible, à 4 %, alors que c'est encore pire en Belgique francophone. Idéalement, il devrait être de 60 à 70 %, un chiffre que nous n'atteindrons jamais". D’où sortirait donc ce chiffre de 4% d’après lui? Depuis le 30 septembre, explique-t-il, “20 000 personnes qui avaient installé l'application ont été testées positives. Toutefois, au cours de cette période, environ un demi-million de Belges ont été testés positifs pour le virus. Cela ne représente donc que 4 % des cas confirmés”.
Interrogé, Mathieu Michel tient à nuancer. En réponse (écrite) aux questions de Michael Freilich, le secrétaire d’Etat explique d’abord que l'application Coronalert a été téléchargée plus de 2,2 millions de fois. La répartition par langue est la suivante : 65% de néerlandais, 26% de français, 6,3% d'anglais, 0,6% d'allemand. A la question de savoir combien d’utilisateurs décident d’envoyer une alerte après avoir reçu un résultat de test positif, Mathieu Michel répond que “depuis le 30 septembre, environ 10 000 utilisateurs ayant obtenu un résultat positif ont choisi d'en informer les autres. Cela représente environ 50 % de tous les utilisateurs qui ont reçu un résultat de test positif.”
10 à 15 000 avertissements depuis le lancement
Le député de la N-VA s’est également enquis de savoir combien d'alertes avaient déjà été envoyées dans l'application Coronalert. Impossible de répondre à cette question, d’après le Secrétaire d’Etat, qui explique tout de même que “comme l'application n'utilise que des données anonymes, il n'est pas possible de déterminer exactement combien d'utilisateurs de Coronalert ont reçu un avertissement via l'application. Selon une estimation prudente, il devrait y avoir au moins 10 000 à 15 000 utilisateurs”. Ce qui est assez logique. L'application Coronalert étant décentralisée - chaque utilisateur en assure la gestion lui-même (via Bluetooth) - pour des questions de respect de la vie privée, des chiffres précis sont simplement impossibles à obtenir.
Les explications du secrétaire d’Etat n’ont manifestement pas convaincu le député de la N-VA. "Le gouvernement se dérobe à sa responsabilité et doit faire beaucoup plus d'efforts pour promouvoir l'application, entre autres par le biais d'une vaste campagne soutenue par des sociétés privées à responsabilité limitée et des personnes influentes qui font la promotion de l'application”.