Coronavirus : “Marc Van Ranst doit arrêter de jouer les Cassandre”, avertit Georges-Louis Bouchez
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Publié le 28-01-2021 à 16h29 - Mis à jour le 28-01-2021 à 16h35
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Georges-Louis Bouchez, président du MR, réagit à la multiplication récente des publications relatives à la circulation du coronavirus.
Les études se multiplient ces derniers jours sur la contagiosité des variants du coronavirus, sur l’impact sur les plus jeunes… La pression est mise sur le monde politique. Va-t-on “reconfiner” ?
Deux choses me frappent. La première, c’est l’absence d’études scientifiques sur la propagation du virus. Les études dont vous parlez sont juste des constats chiffrés. On nous dit, par exemple, que les coiffeurs sont plus contaminés que la moyenne selon les chiffres de l’Inami et que, donc, il y aurait un problème avec leurs salons. C’est ridicule, ça ne veut rien dire. Si demain, on constate que les hommes de 57 ans sont plus touchés que les hommes de 58 ans, cela prouve quoi ? Que les hommes de 57 ans sont moins prudents ? Si les coiffeurs sont plus infectés que d’autres catégories professionnelles, je voudrais savoir pour quelles raisons, je voudrais connaître les liens de causalités et pas seulement les statistiques. Seconde chose qui me dérange : le comportement de ces experts qui vont s’exprimer cinq fois par jour dans les médias pour annoncer la fin du monde…
Par leur liberté de parole, en faisant œuvre de transparence, n’agissent-ils pas comme des contre-pouvoirs ?
Parfois, ils donnent leur opinion sur la base de rien… Marc Van Ranst annonce tous les jours des catastrophes. À quoi cela sert-il ? Il faut de la transparence, dire la vérité, oui. Mais, en même temps, il faut faire preuve de pédagogie et éviter de marteler gratuitement ce genre de messages. Cette méthode de Cassandre utilisée par Marc Van Ranst et certains experts dans le débat public est extrêmement vicieuse. Car quand on annonce une catastrophe, 9 fois sur 10, il ne se passe rien. Ces personnes disent alors que c’est grâce au fait qu’elles avaient lancé l’alerte. Quand la catastrophe finit un jour ou l’autre par se produire, elles disent alors : “j’avais raison”. Cette manière de faire me fait penser à ces économistes qui annoncent chaque année qu’un krach boursier va venir… jusqu’à ce que ça finisse par arriver. Je ne minimise nullement la gravité de la situation mais leur comportement n’aide en rien. Par ailleurs, je voudrais que l’on distingue les virologues, les biostatisticiens, les épidémiologistes, qui ne sont pas les conseillers du gouvernement et ceux qui le sont. Les experts qui sont les conseillers du gouvernement car ils font partie du gems (Groupe d’Experts de stratégie de crise pour le Covid-19) ont un devoir de réserve. Ils sont payés par le gouvernement et, franchement, saper dans les médias la décision de la veille obtenue en comité de concertation, ça ne va pas. Je pense à Marc Van Ranst : quand la décision politique ne lui plaît pas, il agit comme un membre de l’opposition…
Frank Vandenbroucke (SP.A), le ministre fédéral de la Santé, écouterait trop les experts “radicaux”, affirme Yves Coppieters, épidémiologiste et professeur de santé publique à l’ULB.
Ce qui me surprend, c’est lorsque le ministre de la Santé affirme, dimanche dernier, que, peut-être, les vaccins ne répondront pas au variant sud-africain. Soit on a une certitude et il faut régler le problème. Soit on n’a pas de certitude et alors on se tait. Les entreprises pharmaceutiques viennent justement de dire que les vaccins faisaient face à tous les variants connus actuellement. On ne peut pas jouer constamment sur les peurs, il faut faire preuve de plus de prudence. Frank Vandenbroucke n’arrête pas de dire que l’adhésion de la population au vaccin est fondamentale et, lui-même, sape indirectement cette adhésion par ses propos. Écoute-t-il les experts les plus radicaux ? Frank Vandenbroucke doit en tout cas respecter le principe de collégialité dans ses expressions publiques. On a confiance en lui, mais il doit être plus vigilant sur ce point.