Bart De Wever veut une CSU à la flamande. Une idée crédible?
Le président de la N-VA suggère la création d’un grand parti de centre droit en Flandre.
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Publié le 14-02-2021 à 19h47 - Mis à jour le 15-02-2021 à 09h19
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Là où certains, au CD&V, aimeraient adopter une ligne politique plus proche de celle de la CDU (le parti d’Angela Merkel) en Allemagne à tendance libérale conservatrice, issu lui aussi de la démocratie chrétienne, d’autres, en Flandre, s’identifient plus à la CSU - plus conservatrice que son parti frère. Le partenaire bavarois de la CDU est, en effet, cité en exemple par le président de la N-VA, Bart De Wever, qui suggère la création d’un grand parti de centre droit en Flandre. C’est dans un entretien donné au journal De Zondag que l’Anversois a détaillé son idée.
Il plaide ainsi pour la constitution "d’un large bloc de centre-droit incluant la N-VA, les chrétiens-démocrates et les libéraux. Il y a trop de partis. Ce n’est pas sain. J’appelle cela la balkanisation de la Flandre. Si on ne fait pas attention, la Flandre deviendra bientôt ingouvernable", a-t-il indiqué à nos confrères. Le président de la N-VA considère que "ce serait une histoire géniale. Cela signifierait un parti communautaire, conservateur et libéral sur le plan économique. Une majorité de Flamands s’y retrouveraient".
Pour Bart De Wever, ces trois partis "sont frustrés". Le CD&V qui est conservateur et qui se retrouve dans un gouvernement qui ne l’est pas (la Vivaldi). L’Open VLD qui est un parti de droite et qui doit gouverner avec des partis de gauche. Enfin, la N-VA, bien entendu, force politique importante en Flandre et qui ne se retrouve pas dans le gouvernement fédéral. Selon lui, le gagnant de cette situation n’est autre que le Vlaams Belang à qui la N-VA, le CD&V et l’Open VLD "rendent les choses trop faciles".
L’Open VLD a un beau coup à jouer
Pour l’heure, on voit mal le CD&V et l’Open VLD envisager une telle recomposition politique même si on ne peut rien exclure. En attendant, les deux partis flamands dont l’électorat s’érode élection après élection veulent tenter de redorer leur blason en mettant les mains dans le cambouis. Pour que l’éventualité d’un tel rapprochement prenne vie, il faudrait qu’en bout de course, usé par une législature difficile pour lui, avec un Premier ministre (Alexander De Croo) en chute libre dans les sondages, l’Open VLD s’y résigne.
Parce que le VLD sait qu’avec le poste de Premier ministre dans son escarcelle, il peut, s’il manœuvre intelligemment, retrouver des vraies couleurs lors du prochain scrutin. La crise Covid, la relance économique qui va devoir suivre cette crise sanitaire et la perspective de lancer une réforme de l’État qui rendrait la Belgique plus simple à faire fonctionner est une opportunité que les bleus flamands voudront saisir. Quant au CD&V, malgré son poids électoral, il détient des ministères importants qui peuvent permettre au parti de rebondir.
Pour l’instant, l’idée de Bart De Wever n’a donc que très peu de chances d’aboutir. Il a quand même précisé, aussi, pour ceux qui s’amuseraient de voir un nouveau cartel N-VA-CD&V, au poids inversement proportionnel de celui qui exista entre 2004 et 2008, émerger en Flandre, que "le temps n’est plus au cartel".