Le Vlaams Belang tente de séduire les électeurs LGBT
L’extrême droite veut ménager son électorat en défendant les droits de la communauté LGBT.
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Publié le 18-03-2021 à 11h41 - Mis à jour le 18-03-2021 à 12h06
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Le gouvernement flamand avait annoncé des mesures supplémentaires pour lutter contre l’homophobie après le meurtre survenu le 6 mars à Beveren et pour lequel un mobile homophobe est soupçonné. Le drame a créé l’émoi en Flandre, notamment en raison du jeune âge des suspects, encore adolescents. Le parti d’extrême droite Vlaams Belang (VB), comme l’ensemble de la classe politique, avait tenu à manifester son indignation.
À peine quelques jours plus tard, après s’être proclamé "défenseur des gays", le Vlaams Belang annonçait avoir désigné la personne qui le représenterait au conseil d’administration du Vlaams Audiovisueel Fonds (VAF), une ASBL chargée de guider la politique d’investissement des autorités flamandes dans les films, les séries ou encore les jeux vidéo made in Vlaanderen. Ce candidat ne serait autre que le scénariste Jef Elbers, 73 ans, sympathisant de l’extrême droite flamande depuis des décennies. L’homme avait cependant tenu des propos homophobes dans un article du Standaard - où il affirmait que "la transsexualité est anormale" et qualifiait la Gay Pride "d’exhibitionnisme dégoûtant sur des chars de merde" .
Cet article avait provoqué une pluie de réactions courroucées sous le ciel flamand. Face au déluge, le président du Belang, Tom Van Grieken, a dû intervenir et retirer cette candidature controversée, en faisant état de "sentiments mitigés".
Le parti a alors choisi le Brasschaatois Dimitri Hoegaerts, qui siégea par le passé au conseil d’administration de la VRT, pour remplacer donc Elbers au VAF, candidature que le gouvernement flamand a entérinée mercredi au cours d’un conseil des ministres online.
Tiraillé
Pourquoi le VB a-t-il accordé cette faveur à un militant de longue date ? Le parti est pris entre l’enclume et le marteau. D’une part, il prétend garantir des droits égaux pour tous. D’autre part, il considère les organisations LGBT comme une menace pour les valeurs occidentales. Défendre les droits LGBT offre cependant à la nouvelle génération du VB une belle occasion de critiquer l’islam auquel il attribue sans nuance un trait homophobe. Dans une Flandre qui vote majoritairement à droite, le Belang préfère caresser les électeurs LGBT dans le sens du poil. C’est ce qui explique pourquoi Tom Van Grieken a préféré tourner rapidement la page Jef Elbers.