Un grand coup de balai afin d'assurer sa survie: à quoi ressemblera le nouveau CD&V ?
Le nouveau CD&V est en marche. Il s'inspire des modèles mis en oeuvre par N-VA et Vooruit.
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Publié le 16-04-2021 à 07h26
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Joachim Coens avait été chargé d’une mission spéciale le 6 décembre 2019 lorsqu’il fut élu président : rénover le CD&V. Après le scrutin du 26 mai, l’avenir des chrétiens-démocrates ne tenait qu’à un fil, il fallait faire quelque chose et vite. Impossible d’être partout à la fois. La Belgique n’avait toujours pas de gouvernement fédéral. Fin tacticien, celui qu’on appelle le golden-boy du CD&V et qui fit ses armes comme manager du port de Zeebruges a non seulement réussi à faire entrer son parti au fédéral, mais il a décroché des postes ministériels de premier plan. Le confinement a encore bouleversé son agenda mais l’homme a quand même su tenir ses engagements concernant la réforme statutaire tant attendue. Mercredi, les membres de l’assemblée générale du CD&V ont approuvé le nouveau mission statement du parti. Certes, il reste des points non tranchés, mais on peut dire que “le nouveau CD&V” est désormais en marche. Il s’inspire du modèle mis en place par la N-VA quant à la simplification des structures existantes. Deux congrès en 2021
Le président Joachim Coens l’avait annoncé en décembre 2020 dans son “Manifeste de Noël” : le CD&V doit retrouver son visage humain et se rapprocher de ses électeurs. En perte de vitesse depuis des années, les chrétiens-démocrates rêvent de renouer avec leurs résultats électoraux de jadis. L’objectif ? Vu les performances du Vlaams Belang et de la N-VA, passer de 15 à 20 % serait déjà miraculeux… Pour alléger les structures du parti, devenues trop lourdes, un bon “nettoyage de printemps” est indispensable. Concrètement, l’assemblée générale deviendra un conseil du parti où siégeront 120 personnes, élus locaux, députés, membres, nouvelles recrues… Le bureau du parti hebdomadaire ne comptera plus que 40 personnes au lieu de 70. Fini les privilèges (membres à vie) des “vieux crocodiles”, trois mandats maximum pour le président, moins de pouvoir pour les standen (Boerenbond, ACV, Unizo, Beweging.net). Les composantes classiques (les jeunes CD&V, les aînés et les femmes) se verront proposer un contrat de trois ans. En juin et en décembre prochains auront lieu deux congrès, les plus importants depuis ceux de 2001 où le CVP fut rebaptisé CD&V.
“Le président Joachim Coens se bat pour imposer une nouvelle culture d’entreprise, il centralise, dégraisse, veut rendre plus flexibles les structures du parti un peu rouillées par le temps”, explique un interlocuteur. “Coens n’y va pas par quatre chemins”, poursuit notre source, “il veut aller de l’avant, et il le fait à sa manière un peu abrupte.” Est-ce à dire que le CD&V vire un peu plus à droite ? Oui et non. En même temps… Joachim Coens veut davantage responsabiliser l’électeur, une façon d’impliquer chacun selon ses compétences. Ainsi, sur le fond, on est frappé par l’attention particulière portée aux plus vulnérables : les migrants, les précarisés, le fœtus, la personne en situation de handicap, les aînés, les enfants… Soucieux de créer un vaste “mouvement inclusif” selon le principe de Conner Rousseau, son alter ego de Vooruit, Joachim Coens appelle chaque citoyen à s’engager activement et, dans cet esprit, le président puise dans plusieurs viviers à la fois. La réforme envisagée ne fait pas que des heureux. Les jeunes CD&V estiment pour leur part perdre une partie de leur autonomie alors qu’on leur avait promis le contraire.