La pollution à Zwijndrecht agite le Parlement flamand: qui savait quoi et à partir de quand?
Vif débat dans l’hémicycle flamand concernant la pollution du PFOS à Zwijndrecht. Une commission d’enquête devra déterminer les manquements.
Publié le 16-06-2021 à 20h50 - Mis à jour le 17-06-2021 à 11h39
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La crise du PFOS continuera sans doute d’alimenter le débat en Flandre pendant un bon bout de temps. À raison. D’abord parce qu’il y est question d’économie, d’écologie et de santé publique. Ensuite parce que cette substance chimique, dont l’existence a été révélée par des médias anglais en juin 2000, peut apparaître partout, pas seulement sur la rive gauche de l’Escaut à Anvers. Selon le magazine Knack, la substance a été interdite cette même année par l’agence américaine de protection de l’environnement suite à des résultats d’analyses effectuées dans la filiale de l’entreprise chimique 3M à… Zwijndrecht.
Depuis une semaine, on ne parle plus que de cela dans le nord du pays. L’affaire secoue le monde politique où chacun essaie, tant bien que mal, de tirer son épingle du jeu. Les Flamands ont pu juger sur pièces en suivant le débat retransmis en direct mercredi après-midi sur le site du Parlement flamand. Un débat parfois très vif où l’on a vu les députés Jos D’Haese (PVDA) et Björn Roszka (Groen) très en verve, Freya Van den Bossche (Vooruit), Willem-Frederik Schiltz (Open VLD) et Chris Jansens (Vlaams Belang) applaudis, face à des membres du gouvernement Jambon, notamment le libéral Bart Somers mais aussi Wouter Beke (CD&V) déterminés à trouver une issue à cette crise majeure et fort complexe en raison de la multiplicité des intervenants depuis tant d’années. La vraie question porte évidemment sur les responsabilités. Côté majorité aussi, des députés ont dit vouloir des réponses : qui savait quoi et à partir de quand exactement ?
Une commission d’enquête sur pied
Dans ses interventions musclées, Jos D’Haese (PVDA) s’est dit "halluciné" par le fait que la ministre Lydia Peeters (Open VLD) ignorait si d’autres transactions avaient été conclues pour l’Oosterweel (projet de contournement d’Anvers). Mieke Schauvliege (Groen) réclame l’arrêt des travaux de l’immense chantier "jusqu’à ce que la lumière soit faite sur cette affaire." Hannes Anaf (Vooruit) parle d’une crise des responsabilités politiques s’ajoutant à l’environnementale.
En soirée, les députés ont voté la mise sur pied d’une commission d’enquête qui entamera ses travaux avant les vacances d’été. Cette commission pointera les responsabilités politiques et les éventuels manquements administratifs. Le ministre-Président Jan Jambon (N-VA) a souligné que "la santé des citoyens est la priorité absolue de son gouvernement". Il a rappelé que la commission aura "le soutien total et loyal" du gouvernement. La ministre de l’Environnement Zuhal Demir (N-VA) a précisé que le principe du pollueur-payeur est applicable. La transaction entre Lantis et la firme chimique ne dispensait évidemment pas 3M de ses obligations de dépollution du site de Zwijndrecht.