"La seule bonne décision", "soulagement", "l'ouverture d'un dialogue": les politiques réagissent à la suspension de la grève des sans-papiers
Les sans-papiers qui avaient entamé une grève de la faim et de la soif à l'église du Béguinage ont annoncé ce mercredi qu'ils la suspendaient. Une décision que les politiques ont rapidement commentée.
- Publié le 21-07-2021 à 17h22
- Mis à jour le 23-07-2021 à 15h09
En grève de la faim depuis le 23 mai, et de la soif depuis vendredi dernier, les sans-papiers installés à l'église du Béguinage et dans les locaux de la VUB et de l'ULB ont cessé leur action ce mercredi 21 juillet. Ils ont décidé d'arrêter leur grève de la soif, et de suspendre, pour le moment, leur grève de la faim.
Pour Sammy Mahdi, le secrétaire d'État à l'Asile et la Migration, cette décision, annoncée par les représentants des grévistes de la faim et de la société civile, est un soulagement. "Rien que des perdants aujourd'hui, mais je suis reconnaissant que les gens aient arrêté leur grève de la faim", a commenté rapidement Sammy Mahdi dans un communiqué, se disant "soulagé" mais "marqué" par la situation des grévistes sans-papiers, dont l'état de santé s'est fortement détérioré ces derniers jours. Certains d'entre eux ont d'ailleurs été emmenés à l'hôpital. "Il est bon qu'avec la société civile, nous ayons pu convaincre que la régularisation collective n'est pas une solution et que les procédures existantes sont humaines", a jouté le sécrétaire d'État.
La zone neutre mise en place par le gouvernement pour aider les sans-papiers individuellement "restera ouverte pendant un certain temps". "Les personnes en grève de la faim peuvent s'y rendre pour être conseillées afin de soumettre leur dossier individuel à la régularisation", a-t-il encore rappelé.
"La seule bonne décision"
Pour le Premier ministre, "mettre fin à la grève de la faim est la seule bonne décision". "Il n'y a dans notre pays qu'une seule voie et c'est la voie de la loi. Il s'agit de la seule manière d'éviter des décisions arbitraires. Un gouvernement ne peut jamais accepter le chantage. Ce serait injuste pour toutes les personnes qui suivent correctement les règles", a réagi Alexander De Croo. Il espère que les sans-papiers ne subiront pas de dommages physiques permanents suite à leur grève de la faim et de la soif, mais a déclaré que si tel était le cas, "tous ceux qui ont encouragé les grévistes de la faim ces dernières semaines, leur ont donné de faux espoirs ou leur ont fourni des informations non objectives, en porteront la responsabilité".
"Heureux que les sans-papiers annoncent l’interruption de la grève de la faim et l’ouverture d’un dialogue avec les autorités", a pour sa part commenté Paul Magnette sur Twitter, en remerciant au passage le vice-Premier socialiste Pierre-Yves Dermagne d'avoir défendu "avec fermeté" au gouvernement la position du PS, qui avait annoncé qu'en cas de décès d'un sans-papiers, "les ministres et secrétaires d’Etat PS remettraient leur démission dans l’heure".
Pour Jean-Marc Nollet, l'annonce de la fin de la grève est un "soulagement", a-t-il écrit sur Twitter: "Merci à toutes les personnes qui, de part et d'autre, dans la lumière ou dans l'ombre, ont permis à la situation des grévistes de la faim de se décanter".
Du côté du MR, le président Georges-Louis Bouchez a aussi estimé que "la suspension de la grève de la faim est un soulagement pour chacun". "Heureux que les solutions proposées depuis de nombreux jours par Sammy Mahdi soient enfin acceptées. L'humanité n'est pas de faire naître de faux espoirs mais d'être clair et respectueux de chacun." Répondant sur Twitter au président de DéFI François De Smet, le président des libéraux francophones a assuré que la suspension de la grève de la faim n'a pas été décidée "autour de nouveaux critères".
"Satisfait de pouvoir enfin faire fonctionner la zone neutre et gérer individuellement les dossiers correctement, sans pression et sans jouer avec la vie des gens", a rénchéri le président des libéraux flamands Egbert Lachaert (Open Vld), saluant "la bonne approche" effectuée par le Premier ministre Alexander De Croo et le secrétaire d'État à l'Asile et la migration Sammy Mahdi.
Pour le président du CD&V Joachim Coens, "la zone neutre, l'envoyé spécial et le dialogue avec les organisations ont évité un drame majeur".
Le parti socialiste flamand Vooruit a de son côté relayé la réaction du député Ben Segers. "Ouf. Félicitations à tous ceux qui ont travaillé dur en coulisses pour mettre fin à cette crise. Dès que le gouvernement parle d'une seule voix, tout est possible. Dès demain, les grévistes de la faim se rendront dans la zone neutre. Faisons-en un succès maintenant."