Le président du Vlaams Belang s'attaque aux enseignants "de gauche", un professeur d'université le recadre
Les propos tenus par Tom Van Grieken ont suscité la controverse sur la toile.
Publié le 01-09-2021 à 12h07 - Mis à jour le 01-09-2021 à 13h12
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Cela ne date pas d'hier, Tom Van Grieken est omniprésent sur les réseaux sociaux. L'objectif étant de capter l'attention d'un public plus jeune. Ce mercredi 1er septembre, la rentrée scolaire bat son plein. L'occasion rêvée pour le président du Vlaams Belang de faire parler de lui.
Dans une vidéo postée sur Tiktok, il admet n'avoir jamais apprécié cette rentrée. Mais pour une raison bien précise: "Mon dégoût a été exacerbé par les enseignants et les professeurs de gauche qui essaient d'incorporer leurs absurdités multiculturelles dans leurs cours en permanence" explique l'élu d'extrême droite. "Pourtant, j'espère que vous trouverez le courage d'en tirer le meilleur parti. En 2024, nous allons présenter un projet de loi à tous ces enseignants gauchistes", annonce-t-il.
"Ce n'est pas l'Iran ou la Corée du Nord"
Sur Twitter, Orhan Ağırdağ, maître de conférences à la faculté de psychologie et des sciences pédagogiques de la KU Leuven, s'est insurgé contre ses propos. "C'est exactement la raison pour laquelle les nominations permanentes ont été introduites" a-t-il commencé. "L'arbitraire de la politique ne doit pas affecter notre éducation en tant que telle. Un changement de régime ne doit pas signifier que les personnes travaillant dans l'éducation doivent faire attention à ce qu'elles disent ou avoir peur de perdre leur emploi. Les nominations permanentes ne sont pas un privilège, mais une condition de travail strictement nécessaire pour contrer l'intimidation politique."
Pour ce professeur, Tom Van Grieken a manqué l'occasion de se taire. "Ces personnes intimident nos enseignants et notre avenir. Mais les gens ne devraient pas être menacés sur la base de leur orientation politique. Ce n'est pas normal. On ne menace pas les enseignants en raison de leurs origines politiques. Ce n'est pas l'Iran ou la Corée du Nord".
Selon Orhan Ağırdağ, l'enjeu est central. Car la liberté de l'enseignement est d'une importance capitale. "Une composition politique changeante ne devrait pas soudainement modifier le message éducatif" plaide-t-il. "Les écoles devraient avoir la liberté d'éduquer les gens autour d'un projet pédagogique qu'ils ont eux-mêmes conçu. C'est aussi ce que dit notre constitution. Un contrôle politique de l'éducation, c'est hors de question. Aujourd'hui, cependant, la liberté d'enseignement est soumise à une forte pression en raison des tendances à la centralisation et à l'intervention des gouvernements."