Inondations: un prêt de 1,2 milliard, le geste du fédéral pour soulager la Wallonie
Une aide sous forme de prêt qui n’est sans doute pas celle qui était attendue côté wallon.
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Publié le 29-09-2021 à 17h23 - Mis à jour le 30-09-2021 à 20h47
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Le gouvernement fédéral s’est donc décidé à aider la Wallonie à reconstruire ses infrastructures détruites ou endommagées par les inondations de la mi-juillet. L’accord intervenu, mercredi matin, entre le Premier ministre, Alexander De Croo (Open VLD), et le ministre-Président wallon, Elio Di Rupo (PS), prévoit une aide sous forme d’un prêt d’un montant de 1, 2 milliard. Un prêt qui, contrairement à ce que l’on pensait au départ, ne sera pas sans intérêts. En effet, le fédéral ne peut légalement pas enregistrer de perte dans ce genre d’opération. Précisons qu’il n’enregistrera pas de gain non plus.
Ce prêt sera donc octroyé au taux du marché et, nous dit-on, celui obtenu par le niveau fédéral de l’État belge est plus avantageux que celui que la Wallonie peut espérer obtenir. Il devra normalement être remboursé sur dix ans.
L’annonce de cet accord fédéral-Wallonie devrait être faite officiellement ce jeudi.
La question que l’on peut se poser est de savoir si ce prêt émanant du fédéral est une bonne chose ? Permettra-t-il aux finances du sud du pays de respirer un peu ? La dette wallonne explose, atteignant désormais 21 milliards dont 7 sont directement imputables à la crise Covid et aux inondations. Un tiers de cette dette s’est donc constitué sur seulement deux années, ce qui peut laisser craindre des problèmes réels au niveau des finances wallonnes en cas de nouvelle crise, quelle qu’elle soit.
Il semblerait quand même que cet accord ne soit pas celui dont rêvaient les ministres du gouvernement wallon lorsqu’ils en appelaient à la solidarité fédérale pour les aider à gérer l’une des plus grandes catastrophes dues à des intempéries dans ce pays. Rappelons que 209 communes ont été touchées et que plus de 30 personnes sont décédées. Une aide directe sans mécanisme de prêt aurait sans doute été plus appréciée et aurait permis de donner une vraie bouffée d’air aux finances du sud du pays. Les ministres wallons sont d’ailleurs en conclave budgétaire toute cette semaine pour boucler un budget particulièrement difficile.
Pour rappel, après plusieurs déclarations fortes du Premier ministre, Alexander De Croo, qui considérait que la Belgique ne pourrait pas laisser tomber les sinistrés, les actes se faisaient attendre. Lorsque le gouvernement wallon a présenté son plan d’aide aux sinistrés, le ministre-Président wallon, Elio Di Rupo (PS), et le ministre wallon du Budget, Jean-Luc Crucke (MR), avaient clairement annoncé qu’ils attendaient une aide venant du fédéral.
De Croo parle enfin
Quelques jours plus tard, le secrétaire d'État à la Relance, Thomas Dermine (PS), ravivait le débat, annonçant déposer sur la table du gouvernement fédéral une proposition pour aider la Wallonie à hauteur de 600 millions d'euros. Jean-Luc Crucke, interrogé par La Libre, déclarait, quelques jours plus tard, espérer un montant plus important.
Alexander de Croo, malgré toute cette agitation, continuait à se taire dans toutes les langues nationales. Il a finalement décidé de parler. Pas encore de manière officielle, mais, en obtenant un accord avec le ministre-Président wallon, il a commencé à joindre les actes à la parole. Même si, côté wallon, on trouvera peut-être que cette aide sous forme d’un prêt est finalement un peu chiche.