Mathieu Michel veut offrir un "portefeuille numérique" à chaque Belge dès 2023
Le secrétaire d’État (MR) promet une application qui facilitera la vie des citoyens.
- Publié le 18-10-2021 à 06h31
- Mis à jour le 18-10-2021 à 08h25
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Après avoir beaucoup consulté au cours des douze premiers mois de son mandat au sein du gouvernement fédéral, Mathieu Michel (MR) passe à l'action. Dans un entretien accordé à La Libre, il dévoile le projet qui doit faciliter la vie des Belges dans les relations qu'ils entretiennent avec les administrations publiques. "Nous allons proposer à chaque citoyen, dès 2023, un digital wallet ou portefeuille numérique. Il s'agira d'une application, disponible sur smartphone, intégrant une série d'informations et de services dont le citoyen a besoin", annonce le secrétaire d'État à la Digitalisation, à la Simplification administrative et à la Protection de la vie privée.
Mathieu Michel prend soin, avant d'entrer dans les détails, d'ancrer le projet dans le cadre de la #SmartNation que la Vivaldi appelle de ses vœux. "Nous voulons bâtir, grâce au numérique, une société à la fois plus inclusive, plus convergente et plus ambitieuse", répète-t-il.
Dans cette #SmartNation, le secrétaire d'État part du principe que tout citoyen doit pouvoir attendre plus de simplicité et plus d'efficacité de la part des pouvoirs publics. "Ce n'est pas aux citoyens de supporter les lourdeurs et les complexités de l'État. C'est au politique de prendre ses responsabilités pour faciliter l'accès à l'État."
Des initiatives ont déjà été prises (eID, eBox, MyMinfin, MyPension…). Mais avec un gros souci : elles ont été, le plus souvent, conçues et développées en silos, c’est-à-dire de façon compartimentée, ce qui ne facilite pas la vie des citoyens. Sans compter celles et ceux qui n’ont pas accès à Internet ou ne maîtrisent pas les usages numériques de base.
Offrir une "SmartNation Experience"
Avec le projet de portefeuille numérique, Mathieu Michel dit vouloir offrir une "SmartNation Experience" aux citoyens. Que ce soit pour un acte de naissance, un renouvellement de carte d'identité ou un permis de conduire, la certification d'un diplôme ou l'accès à des tarifs sociaux en matière de télécoms, le citoyen doit pouvoir le faire, en tout ou en partie, par l'intermédiaire de son smartphone.
L’idée n’est pas neuve. Le Premier ministre, Alexander De Croo (Open VLD), avait promis, en 2018, lorsqu’il était encore ministre en charge de l’Agenda numérique, que les Belges allaient pouvoir disposer d’une application mobile, baptisée "BeApp", leur permettant d’accéder à toute une série d’informations et d’obtenir un suivi de certains dossiers traités par les services publics. Quatre ans plus tôt, la loi dite "Only Once" avait jeté les bases du chantier en prévoyant que les autorités fédérales ne pourraient plus demander aux citoyens des informations qu’elles possèdent déjà et devraient leur permettre de fournir ces informations de façon numérique.
Les données sont au cœur du chantier lancé par Mathieu Michel. "Tout un travail est en cours sur la modernisation du cadre légal relatif aux données privées. Il faut garantir aux citoyens une rigueur absolue en matière de sécurité et de transparence. C'est indispensable si on veut bâtir une relation de confiance entre l'État et la population", insiste le secrétaire d'État.
Parallèlement, l'objectif est de construire, avec la direction générale Transformation digitale du SPF Stratégie et Appui, une interface de programmation d'applications (API), qui sera mise à la disposition de toutes les administrations (fédérales, régionales, communautaires, communales…) désirant faciliter la vie de leurs clients. "Il s'agit de construire et de fournir, sans les imposer, les outils numériques permettant de simplifier la vie administrative des Belges."
Rendez-vous en 2023.
Un ministère du Digital qui ne dit pas son nom
À défaut d'être ministre fédéral du Numérique, Mathieu Michel soutient l'idée d'un "ministère du Digital". "Il existe déjà à travers la direction générale Transformation digitale du SPF Stratégie et Appui, mais il faut aller plus loin. Ce ministère devrait avoir une vision transversale et l'obsession de faire converger les outils numériques." Depuis un mois, la DG Transformation digitale est pilotée par Jack Hamande, ancien président et conseiller de l'IBPT (régulateur fédéral des télécoms et des services postaux). Il dispose d'une équipe de 70 personnes et d'un budget annuel de 50 millions d'euros. Et, selon nos informations, ces moyens auraient été revus à la hausse lors du récent conclave budgétaire.