Lutte contre "le chiffre noir" des agressions sexuelles: le politique veut s’activer pour que "l’impunité cesse"
Le gouvernement fédéral va développer un projet-pilote d'articulation de tous les acteurs de lutte contre "le chiffre noir" des agressions sexuelles, annonce le cabinet de Sarah Schlitz mercredi dans un communiqué.
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Publié le 20-10-2021 à 17h53 - Mis à jour le 21-10-2021 à 08h22
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Ce mercredi, la secrétaire d'État à l'Égalité des genres, Sarah Schlitz (Écolo) s'est entretenue avec la ministre de l'Intérieur, Annelies Verlinden (CD&V) et le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne (Open VLD). Cette "rencontre d'urgence" avait été sollicitée le 15 octobre par Sarah Schlitz à la suite des témoignages dénonçant des agressions sexuelles subies dans deux bars près du quartier estudiantin du Cimetière d'Ixelles. Elle a duré deux heures trente.
Les cabinets Schlitz, Verlinden et Van Quickenborne disent partager le sentiment d’urgence à mener la lutte contre les violences à l’égard des femmes. Ils rappellent qu’il s’agit d’une priorité du gouvernement, et ce, depuis son entrée en fonction il y a un an.
En attendant l’adoption du "Plan national de lutte contre les violences de genre", les trois responsables politiques souhaitent accélérer la mise en place d’une série de mesures en vue, notamment, d’accueillir plus rapidement encore les victimes de violences sexuelles. Les deux ministres et la secrétaire d’État veulent davantage cibler les lieux de sortie, bars et cafés au cœur de multiples témoignages récents.
L’importance des centres de prise en charge des violences sexuelles (CVPS) est largement rappelée. Trois centres existent actuellement, deux vont ouvrir à Anvers et à Charleroi et d’autres sont prévus, en 2022, notamment en Flandre-Occidentale. Sarah Schlitz souhaite que ces lieux soient davantage connus du grand public.
Faciliter le dépôt de plainte
L'affaire du cimetière d'Ixelles rappelle aussi que, outre les plaintes classées sans suite, de nombreuses victimes n'osent pas porter l'affaire devant la justice ou la police. En découle un décalage qui ne permet pas d'avoir une vision claire de la situation, ce que dénonce Sarah Schlitz. "Nous constatons une importante différence entre le nombre et la gravité des témoignages publiés ces derniers jours sur Internet, les chiffres de la police, et les chiffres des centres de prise en charge. Ces écarts témoignent d'un chiffre noir relatif aux violences sexuelles dans notre pays", a déclaré la secrétaire d'État. Les premières balises d'un projet pilote visant à lutter contre ce chiffre noir ont été posées lors de la réunion.
Annelies Verlinden précise vouloir faciliter le dépôt de plainte et améliorer l'outil d'enregistrement au sein de la police. Vincent Van Quickenborne a, lui, rappelé que la réforme du droit pénal sexuel, en cours, prévoit des peines plus sévères pour le viol après administration de substances inhibitrices. "Pour éradiquer ce fléau des violences sexuelles, la honte doit changer de camp et l'impunité doit cesser", a-t-il déclaré.