Faut-il inviter les sinistrés à s'exprimer à la commission d'enquête Inondations ? Le PTB est pour, le PS et Écolo sont ouverts à la discussion
À Verviers, certains propos de la bourgmestre tenus en commission passent mal.
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- Publié le 23-11-2021 à 06h29
- Mis à jour le 23-11-2021 à 09h55
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La commission d'enquête du Parlement wallon consacrée aux terribles inondations des 14 et 15 juillet - qui a été prolongée jusqu'au 28 février - doit permettre d'identifier ce qui a fonctionné et ce qui n'a pas fonctionné dans la gestion de la catastrophe. Pour l'heure, il n'est pas question d'inviter en commission ceux qui ont vécu cette catastrophe dans leur chair, à savoir les sinistrés eux-mêmes. Pas par principe, mais pour une question essentiellement d'organisation. Le chef de groupe PS, André Frédéric, s'explique : "Je peux comprendre le sens de la demande, mais il faut m'expliquer comment on organise les choses. On parle quand même de plusieurs dizaines de milliers de personnes touchées. Comment fait-on ?"
Pour le député PTB Julien Liradelfo il faut absolument entendre ces personnes qui sont les "grands absents de cette commission. Ils sont les victimes directes et sont donc les premiers concernés. Il serait incompréhensible que leur voix ne soit pas entendue. Ils ont été acteurs malgré eux dans cette crise, livrés à eux-mêmes et devant se débrouiller seuls. Leurs témoignages sont précieux, ils peuvent apporter de par leur expérience, leur vécu de cette catastrophe, une vue différente, une approche plus humaine que les personnes auditionnées jusqu'à présent. Ils ont des choses à dire sur ce qu'ils ont vécu et vivent encore à l'heure actuelle".
Envoyer son témoignage via le greffe du Parlement
André Frédéric, qui se dit prêt à discuter de tout, précise qu'il existe déjà un moyen, pour ceux qui souhaitent livrer leur témoignage, de se faire entendre. "Il est possible d'écrire au greffe du Parlement wallon. Nous avons déjà reçu de très nombreux témoignages via ce canal, d'ailleurs. Ils sont tous transmis à la commission."
Pour lui, comme pour Stéphane Hazée, le chef de groupe Écolo, les auditions des bourgmestres des communes les plus touchées devaient notamment servir à ça. "Cela permettait un focus particulier sur les situations vécues, explique-t-il. Ils sont les porte-voix de leurs citoyens. Je ne crois donc pas que notre travail soit déconnecté du terrain." Et Stéphane Hazée d'ajouter : "Nous allons entendre les auteurs du rapport Stucky (NdlR : le rapport indépendant commandé par le ministre Henry sur les inondations de juillet). Nous ne nous limiterons pas au volet ingénierie des barrages du rapport. Parce que ce rapport se base aussi sur les très nombreux témoignages recueillis par le laboratoire de l'ULG qui a participé à sa rédaction."
Les deux chefs de groupe le répètent, ils sont ouverts à la discussion. "Mais, lorsqu'on demande au PTB sur quels critères il faudrait choisir les personnes à entendre, ils nous répondent qu'ils connaissent des gens. Ce ne sont pas des critères valables", insiste Stéphane Hazée. "Notre mission est de comprendre comment les choses se sont passées, mais je peux comprendre que les gens soient marqués dans leur chair et qu'ils veulent le dire", insiste encore André Frédéric.
Au PTB, on n'en démord pas : "Leur vécu regorge de bonnes questions et de points noirs à résoudre pour la commission d'enquête", conclut Julien Liradelfo.