La Vivaldi pourrait-elle chuter prématurément ?
Sous pression depuis sa mise en place, le gouvernement De Croo arrivera-t-il au bout de la législature ? Certains pensent que non…
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Publié le 26-11-2021 à 08h20 - Mis à jour le 26-11-2021 à 10h25
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La politique est un sport de haut niveau, dit-on. Au fédéral, cet adage se révèle particulièrement juste. À la suite de la fin prématurée du gouvernement Michel et après près de deux ans de discussions souvent vaines, la Vivaldi a vu le jour le 1er octobre 2020. Immédiatement, l’équipe d’Alexander De Croo, composée des libéraux, des socialistes, des écologistes et du CD&V, a dû affronter la deuxième vague épidémique. La mise sous cocon de secteurs entiers de l’économie et de la culture a alors été combattue par le MR, provoquant de nombreuses tensions entre les partis de la coalition. Le ton était donné.
Convoquée ce vendredi, une énième réunion du Codeco devrait resserrer le filet des mesures sanitaires. Va-t-on assister à de nouvelles polémiques sur le degré de confiscation des libertés nécessaire à l’endiguement du coronavirus ? C’est probable. Mêmes causes, mêmes effets…
Aucun répit
La Vivaldi semble décidément condamnée à trembler sur ses bases en permanence. Elle ne connaît pas de répit. Lors des phases de moindre circulation du virus, les dossiers fédéraux apparaissent comme autant de mines prêtes à sauter : menace de démission des ministres PS et Écolo dans le dossier migratoire cet été, report aux calendes grecques de la réforme des pensions, oppositions "vivaldiennes" dans la réforme du marché de l’emploi, conclave budgétaire laborieux… Tout récemment, la vaccination obligatoire du personnel soignant a provoqué de nouvelles passes d’armes après un revirement du PS.
Dans les prochains jours, la question de la fin, ou pas, de la production d'énergie nucléaire en Belgique en 2025 devrait également compliquer la vie du Premier ministre. Pour rappel, si les verts et les socialistes entrevoient la possibilité de fermer les centrales pour la date prévue, Georges-Louis Bouchez a d'ores et déjà annoncé que cela ne serait pas possible.
Les raisons de toutes ces divergences sont connues : compétition entre le PS et le MR, difficulté à mettre d’accord les sept composantes de la coalition, pression du PTB sur l’aile gauche du gouvernement, pression de la N-VA et du Belang sur son aile droite (et flamande)…
"L’ambiance est plombée"
Dans ce climat guerrier, certaines sources entrevoient une fin prématurée pour la Vivaldi. Selon ces informateurs, la majorité n'ira pas jusqu'au bout de la législature. "Ce n'est pas forcément pour demain mais je ne pense pas que le gouvernement tienne jusqu'en 2024", note un socialiste. "L'ambiance est plombée", affirme un ministre fédéral. "Celui qui fera tomber la majorité en paiera le prix électoralement, comme cela s'est vu à plusieurs reprises dans l'histoire politique récente", prédit un mandataire écologiste, qui évoque la chute du gouvernement Leterme II sur "BHV" et celle de la majorité "suédoise" sur le pacte de Marrakech.
Ne pas écouter les Nostradamus…
"Oui, j'entends des bruits sur une fin anticipée de la Vivaldi mais la grande force de cette formule, c'est qu'il n'y a pas d'alternative, nuance un informateur MR. Les socialistes ne vont pas faire tomber le gouvernement sur le social, le nucléaire ou la gestion de la crise sanitaire pour aller ensuite former une alliance avec la N-VA… qui a un avis opposé au leur dans ces trois dossiers." Un autre observateur avisé de la vie politique fédérale ne veut pas accorder trop d'importance à ces rumeurs : "J'ai appris à vivre au jour le jour et à ne plus écouter les Nostradamus…"