"La maison des horreurs", "Une méthode qui pose question": le projet de réforme fiscale ne plaît pas à tout le monde

Si le ministre des Finances a toujours précisé qu'il aurait le dernier mot sur le projet de réforme fiscale qui sera déposé sur la table du gouvernement, pour certains partis, "c'est la maison des horreurs. Mais c'est surtout la méthode qui pose question. Et pas seulement sur ce groupe d'experts dont on ignore la composition. C'est un peu comme si on partait du principe que le contribuable est forcément un tricheur, et qu'il faut absolument le taxer", peste une source gouvernementale.

"Pas de slogans faciles"

La vice-Première MR, Sophie Wilmès, estime que, "s' il est difficile de se prononcer sur des propositions encore évanescentes, il faut néanmoins être honnête : le projet qui semble se profiler n'augure rien de bon et ne nous conviendra pas. Avec des propositions comme la fin progressive du soutien aux pensions extralégales ou une nouvelle taxation sur les loyers réels, c'est la classe moyenne qui est directement visée. Ce n'est pas acceptable pour le MR. Nous avons besoin d'une réforme fiscale qui baisse l'imposition, et en particulier sur le travail, pour tous les travailleurs, peu importe leur statut et dans une mesure comparable".

Du côté d'Écolo, un autre vice-Premier réagit : "Il y a des pistes intéressantes et d'autres qui le sont moins. Nous travaillons de notre côté sur des propositions concrètes, notamment dans l'objectif de favoriser le transfert modal. Nous les présenterons en temps utile. C'est vraiment un chantier qui en vaut la peine et sur lequel on peut franchement se passer de slogans faciles et de caricatures", estime Georges Gilkinet.

Un système fiscal trop complexe

"Ce qui est certain, c'est que la révélation des propositions des experts du groupe mis en place par le ministre Van Peteghem permet de lancer le débat. C'est certainement du matériel à casser, mais il faut reconnaître qu'on s'attaque à une montagne colossale, car notre système fiscal est sclérosé. Et il n'est pas forcément très performant", lance une autre source. Et d'ajouter : "On a rendu de nombreux contribuables très dépendants des niches fiscales auxquelles ils peuvent adhérer."

Selon une autre source gouvernementale, "le système fiscal belge est trop complexe. Il faut le simplifier. Et le rendre plus juste. L'accord de gouvernement prévoit aussi et surtout de baisser les charges sur le travail. C'est ce qui doit nous guider dans les travaux, qui ne sont manifestement pas encore mûrs".

Contactés, ni le ministre des Finances ni le responsable du groupe des experts n'ont voulu réagir. "Les travaux ne sont pas aboutis", s'est borné à nous dire ce dernier.