La suppression du Sénat réclamée par l’Open VLD ne convainc pas tout le monde
Le MR, parti frère de l’Open VLD, veut conserver la chambre haute fédérale et réorienter son rôle. Le PS se tâte.
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Publié le 09-01-2022 à 20h15 - Mis à jour le 11-01-2022 à 12h30
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Les libéraux flamands ont ouvert un débat qui touche à la réorganisation de la démocratie belge. Dans La Libre du week-end, la présidente du Sénat, Stephanie D'Hose, et le président de l'Open VLD, Egbert Lachaert, ont proposé de supprimer la chambre haute. Selon eux, malgré plusieurs réformes, le Sénat ne sert plus à rien. "Nous rédigeons des rapports d'information très intéressants mais que personne ne lit", déplorait Stephanie D'Hose… Egbert Lachaert annonçait que sa formation politique allait préparer les textes pour une future révision de la Constitution visant à supprimer cette assemblée parlementaire en tant qu'institution permanente.
Que pensent les autres partis politiques de l’idée (déjà ancienne) émise par l’Open VLD ?
Le MR veut sauver le Sénat
Premier constat : le MR fait de la résistance. Un schisme au sein de la famille libérale ? Pas tout à fait. Mais il existe des nuances importantes. Georges-Louis Bouchez, président du Mouvement réformateur, se déclare en faveur d’une évolution du Sénat, mais refuse sa mise à mort.
Contacté dimanche, il souhaite que l’hémicycle accueille à l’avenir des réunions parlementaires destinées à contrôler les décisions prises en Codeco (Comité de concertation). Les actuels sénateurs cooptés deviendraient les représentants du pouvoir fédéral, tandis que les sénateurs issus des Régions porteraient la voix des entités fédérées.
Cette fonction de suivi des Codeco faisait partie des propositions émises par Stephanie D’Hose et Egbert Lachaert. Toutefois, ces derniers refusaient que cette nouvelle mission justifie la survie du Sénat en tant qu’assemblée permanente. Les deux libéraux flamands imaginaient plutôt des réunions ponctuelles entre députés issus des différentes parties de la Belgique et justifiées par l’actualité.
Chez Écolo, l'enthousiasme est tangible. Un point des idées émises par l'Open VLD plaît particulièrement aux verts : l'utilisation du bâtiment actuel du Sénat dans le cadre du développement de la démocratie participative. "Remplacer le Sénat par une assemblée citoyenne tirée au sort, c'est notre projet depuis longtemps et nous sommes heureux de voir la présidente du Sénat et le parti du Premier ministre (l'Open VLD, NdlR) nous rejoindre dans la réflexion. Une proposition de révision de la Constitution concrétisant cette intention a d'ailleurs été déposée en juin 2020 par nos sénateurs Farida Tahar et Rodrigue Demeuse", explique le porte-parole des écologistes francophones.
Au sein de la majorité fédérale, la Vivaldi, les verts flamands (Groen) soutiennent également la suppression du Sénat. Le CD&V s’inscrit lui aussi dans cette logique.
Réflexion en cours au PS
Au PS, la question semble plus difficile à trancher. Le boulevard de l'Empereur n'a pas souhaité se prononcer sur le projet de Stephanie D'Hose et d'Egbert Lachaert. L'indice d'un scepticisme ? Possible. Sur Twitter, le sénateur socialiste Julien Uyttendaele a déploré les propos tenus dans nos colonnes par les deux libéraux flamands : "Cette interview de la présidente du Sénat est maladroite à plusieurs titres. En tant que présidente de l'assemblée, un devoir de réserve est de rigueur. Et puis, quels tristes vœux de début d'année pour tous les membres de son personnel qui font un travail admirable."
Soutien de l’opposition
En ce qui concerne l’appréciation des partis dans l’opposition au fédéral, on retiendra que le CDH, le PTB et Défi s’affichent en faveur de la suppression du Sénat ou de l’évolution de son rôle vers plus de démocratie participative. La N-VA, plus grande formation du pays, soutient l’appel lancé par l’Open VLD mais critique le fait que les libéraux flamands, ces dernières années, n’ont pas posé d’actes concrets en faveur de la suppression de la chambre haute du Parlement fédéral.