Vista : le nouveau parti flamand qui veut empêcher la N-VA et le Vlaams Belang d’obtenir la majorité en 2024
Pour contrer la N-VA et le Belang, ce parti veut chercher des alliés francophones.
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- Publié le 09-01-2022 à 11h30
- Mis à jour le 21-01-2022 à 23h09
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Le gouvernement de Jan Jambon (N-VA) a perdu beaucoup de ses plumes depuis deux ans. Le malaise est suraigu et la grogne commence à se faire entendre dans les rangs nationalistes. Comment remonter le courant ? Sterke Jan - rebaptisé Slappe Jan - , sera-t-il poussé vers la sortie pour laisser la place à sa ministre de l'Énergie Zuhal Demir, jugée bien plus volontaire et visionnaire que l'homme de Brasschaat, devenu trop conciliant et pas pugnace pour un sou ? Rien n'est moins sûr.
D’autres préconisent une alternative à la droite conservatrice en vue du scrutin de… 2024. Et voilà qu’un nouveau parti est né. Il se dit progressiste et nationaliste, a été baptisé Vista et pourrait s’adresser à l’électeur flamand aux prochaines élections fédérales, régionales et locales.
La nouvelle formation a été mise sur les rails par Tom Garcia et Jan Wostyn. En réalité, Vista est issu du mouvement progressiste flamand Vlinks, créé en 2015 par des nationalistes flamands de gauche. Les deux mouvements sont distincts, mais tous les membres du noyau dur de Vlinks soutiennent l’idée de créer un parti politique, a déclaré Tom Garcia, président de Vista.
Ce journaliste de profession souligne que le nouveau parti politique compte, à ce jour, une dizaine de membres et un réseau d'environ 500 sympathisants. Le parti souhaite présenter ses propres listes dans toutes les provinces flamandes et à Bruxelles d'ici 2024. Tom Garcia refuse de citer des noms, mais certifie être en concertation avec des élus. Pour les élections communales, il a l'intention de créer des partenariats avec les listes locales.
Jan Wostyn est le numéro deux de cette formation politique et vice-président du parti. Selon ce professeur de géographie, Vista a pour objectif d'empêcher la N-VA et le Vlaams Belang d'obtenir la majorité en 2024. Il affirme ne pas vouloir vivre dans une Flandre gouvernée par deux partis aussi à droite et conservateurs. Il se dit convaincu que de nombreux Flamands progressistes, dans le paysage politique actuel, "n'osent pas le dire tout haut" .
Nationaliste et progressiste
La nouvelle formation atteindra-t-elle le seuil électoral de 5 % ? Les fondateurs de Vista espèrent enthousiasmer quelque 100 000 Flamands. Vista aura prouvé son droit d’exister.
Les deux hommes misent notamment sur les électeurs indécis et mécontents. Ils disent vouloir proposer une alternative aux éternels protestataires, les déçus du centrisme. Selon eux, identité flamande et aspirations sociales ne s’excluent pas. Au contraire, elles se complètent, se renforcent même. À la différence de la N-VA, Vista cherche, selon ses fondateurs, à établir des partenariats avec des partis francophones.
Garcia et Wostyn considèrent que le paysage politique a besoin d’une bouffée d’air frais. Car Vista veut surtout empêcher un raz-de-marée de la N-VA et du Belang lors des élections, jugées cruciales, de 2024.
Est-ce le bon moment pour lancer un nouveau parti qui met en valeur un message nationaliste et progressiste ?
L’historien Vincent Scheltiens (Université d’Anvers) souligne en tout cas qu’il faut que le nouveau parti puisse s’appuyer sur des alliés sûrs. Vista pourrait en trouver au sein du puissant réseau qui gravite autour de Vooruit, de Groen et du CD&V. Le pari est audacieux. Être nationaliste en Flandre tout en étant de gauche ? L’aventure Spirit de Bert Anciaux (ex-Volksunie) n’avait pas fait long feu…