"Un profond malaise", "Ce n'est plus possible": Ducarme fustige les propos de Bouchez sur Zemmour
Le député regrette que le président de son parti "enjolive" la figure de Zemmour.
Publié le 10-01-2022 à 07h18 - Mis à jour le 10-01-2022 à 21h44
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"Georges-Louis Bouchez est président du Mouvement réformateur. Lorsqu'il s'exprime, c'est au nom de l'ensemble des membres du parti. Or, j'ai ressenti un profond malaise à voir le président de notre formation politique libérale encenser l'extrémiste Éric Zemmour pour la constance de ses idées", déclarait Denis Ducarme dimanche.
Le député libéral revient sur une déclaration faite par Georges-Louis Bouchez dans une interview accordée à La Dernière Heure qui a mis le feu aux poudres ce week-end. Le président des libéraux affirmait : "Valérie Pécresse a été chiraquienne, sarkozyste, macroniste et maintenant elle ressort le Kärcher. J'ai plus de respect pour Zemmour que pour Pécresse. Je préfère quelqu'un dont je combats les idées mais qui au moins a une cohérence dans ses idées que quelqu'un qui selon la courbe du sondage change d'avis tout le temps", non sans préciser qu'il voterait pour Emmanuel Macron s'il vivait en France.
Ce positionnement a suscité de nombreuses réactions de la classe politique sur les réseaux sociaux, notamment du président de Défi. "Je préférerai toujours une démocrate qui évolue et change parfois d'avis à un xénophobe constant et intangible", a signé François De Smet.
Au sein des libéraux, personne ne s'est permis de commenter publiquement les propos du président, à l'exception de Denis Ducarme. "J'estime qu'enjoliver de la sorte cette nouvelle figure de l'extrémisme de droite qu'est M. Zemmour ne sert certainement pas les idées des libéraux", poursuit le député. "M. Zemmour est un souverainiste qui veut faire sortir la France de l'Europe. Son programme prévoit de mettre d'énormes limites à la liberté individuelle. Il stigmatise les communautés musulmanes. Or, je ne parle pas des islamistes contre qui je lutte au quotidien. Il stigmatise les parties paisibles de la communauté musulmane. Zemmour a ainsi été condamné pour haine raciale. Il est donc très malvenu de flatter par la bande ou d'encenser cette nouvelle personnalité de l'extrême droite pour la constance de ses idées. Je regrette formellement que cela ait été ainsi produit par le président du Mouvement réformateur. Ce qui a mis mal à l'aise bon nombre de libéraux. Dès 2012, j'ai rappelé que l'on devait regarder l'extrême droite comme l'extrême gauche du même œil : c'est un poison, c'est la peste et le choléra. Ce n'est naturellement pas en flattant l'une que l'on va être plus équidistant avec l'autre. Là, ce n'est plus possible."