Les fortes tensions entre MR et Open VLD éclatent au grand jour
Vincent Van Quickenborne traite le MR de "Mouvement réactionnaire". D’autres jugent Bouchez "déloyal".
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- Publié le 16-01-2022 à 20h48
- Mis à jour le 17-01-2022 à 21h42
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Les séquences se suivent et ne se ressemblent pas pour Georges-Louis Bouchez. Après avoir renforcé son emprise sur le gouvernement wallon, il voit sa conception très libérale de la discipline de majorité contestée au fédéral. La famille libérale se fissure.
Vincent Van Quickenborne (Open VLD), ministre de la Justice, s'est montré très critique au sujet du président du MR dans Het Laatste Nieuws. "Il aboie pendant que nous agissons. Il y a un gouffre comme le Grand Canyon entre ses paroles et ses actes. Il est contre les centrales à gaz, mais la Wallonie n'en a jamais autorisé autant", a commenté le vice-Premier ministre libéral flamand, qui estime que Bouchez n'est pas libéral mais conservateur. "La suppression du Sénat est à nouveau discutée (NdlR : proposée par Egbert Lachaert). Un parti est contre. Pas le PS, mais le MR ! Bouchez revient toujours au passé. Ce n'est pas le Mouvement réformateur, mais plutôt le Mouvement réactionnaire."
"De Laatste Liberaal"
La tension qui traverse la famille libérale n'est pas neuve. "Si c'est un service commandé, cela ne vient pas de Lachaert. On a plus de doutes sur De Croo", note un ténor MR pour qui l'Open VLD est traversé par des tensions entre ceux qui soutiennent la ligne de De Croo et ceux qui plaident comme Egbert Lachaert pour une ligne plus radicale .
"Contrairement aux nôtres, les sondages ne sont pas bons pour l'Open VLD. La campagne médiatique de Georges-Louis en Flandre est un obstacle inattendu, quand certains l'appellent le Laatste Liberaal (NdlR : couverture du Trends flamand)", ajoute un libéral francophone. "Si le VLD a besoin de recycler les éléments de langage de la gauche sur le MR conservateur pour exister, alors que la marque De Croo n'imprime pas dans les intentions de vote, c'est qu'ils commencent à s'inquiéter."
Dimanche, dans De Zondag, le président de l'Open VLD a délivré un message plus édulcoré. "Il y a un danger : (Georges-Louis) ne doit pas se laisser bousiller par les likes sur Twitter. Parce qu'ils ne viennent souvent pas des libéraux, mais de la droite radicale", pointe Egbert Lachaert. "Les gens qui disent 'c'est un vrai libéral' sont souvent de la N-VA. Ils disent cela pour nous affaiblir", décode un membre de l'Open VLD. "On est contents d'être au gouvernement fédéral avec le MR. Mais, quand il retweete De Wever sur les centrales nucléaires, c'est déloyal. "
Bouchez rêve-t-il du 16 ?
Car la stratégie de Bouchez, qui multiplie les apparitions médiatiques au nord du pays, place les libéraux flamands dans l'embarras. Il y tient un discours décomplexé, souvent critique vis-à-vis de la Vivaldi, tandis que le parti d'Alexander De Croo doit composer avec les contraintes qu'impose le 16. "Cela nous met en difficulté sans qu'on comprenne quel avantage il en retire puisque les Flamands ne peuvent voter pour lui. À moins qu'il cherche à se positionner pour le 16", analyse un libéral flamand.
Cette analyse circule abondamment au sein de la presse flamande. Bouchez se chercherait des alliés en Flandre, du côté de la N-VA, dans le but de succéder à Alexander De Croo. Au MR, certains y voient davantage une stratégie visant à se faire entendre au fédéral "car De Croo ne se préoccupe que de ce qui percole en Flandre".
Une certitude : Bouchez ne verse pas de larmes lorsqu’il voit son nom associé à la fonction de Premier ministre. Pour entrer au 16, un politique doit toutefois se prémunir du veto des autres partis. Son attitude pourrait, si tel est son objectif, jouer en sa défaveur.
"C'est possible de remplacer le MR par le CDH et donc le MR doit y réfléchir", a menacé dimanche Paul Magnette (PS), sur RTL-TVI.
"Si le CDH nous remplace, De Croo lui-même devient remplaçable. Il est Premier ministre en raison du veto du MR sur Magnette", souligne un poids lourd libéral.