Alain Destexhe a rejoint l’équipe de campagne d’Éric Zemmour : "Il n’y a rien d’extrême droite dans ses propos"
"Je ne cherche pas de visibilité, je suis à son service", assure celui qui avait lancé un parti à la droite du MR.
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- Publié le 26-01-2022 à 06h34
- Mis à jour le 26-01-2022 à 15h54
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Alex Vizorek ne croyait peut-être pas si bien dire lorsqu’en 2016 il qualifiait Alain Destexhe de "Zemmour belge". L’ex-sénateur et député bruxellois est depuis sorti de l’actualité, après sa mise en retrait de la politique en 2019.
Son silence médiatique a pourtant été troublé ces dernières semaines par son activité intense sur les réseaux sociaux, avec pour fil conducteur le soutien à Éric Zemmour, candidat à l'élection présidentielle française crédité de 13 % d'intentions de vote. Il s'agit de plus qu'une manifestation de sympathie. "Alain Destexhe est en charge de la coordination du courrier et d'autres missions", nous indique Diane Ouvry, membre de l'équipe de communication d'Éric Zemmour.
"J'aide en effet Éric Zemmour dans sa campagne depuis septembre. Je m'occupe de toutes les lettres qui lui arrivent, nous sommes plusieurs à faire cela. On trie par sujet, on lui en montre certaines, on fait des synthèses, on rédige des projets de réponse. Nous répondons en notre nom propre, en tant que collaborateurs d'Éric Zemmour", nous indique Alain Destexhe.
"Je ne suis pas dans le premier cercle"
L'ex-sénateur affirme partager "à 95 %" les idées d'Éric Zemmour, que les politologues Pascal Delwit (ULB), Vincent Laborderie (UCL) ou encore Benjamin Biart (Crisp) placent à l'extrême droite. "Il n'y a rien d'extrême droite dans ses propos et je veux bien en débattre avec qui que ce soit", affirme Alain Destexhe qui y voit "une manifestation d'inculture crasse".
Sa rencontre avec l'ex-chroniqueur du Figaro date de 2018, après l'avoir invité à Bruxelles pour une conférence. "Je ne suis pas dans le premier cercle de son équipe de campagne, même si je le croise régulièrement au siège de Paris, ajoute-t-il. Je ne cherche pas de visibilité, je suis à son service. Mais j'aimerais qu'il soit élu. Je ne suis pas français. Par contre, mes enfants le sont. C'est pour cela que je m'intéresse autant à la politique française."
Il collabore également à la section du parti d'Éric Zemmour qui couvre la Belgique. "Mais il a plus d'importance dans la campagne nationale, car il est directement à Paris", précise Stéphane Poli, responsable de Reconquête ! Bénélux, basé à Bruxelles.
Un choix logique pour Alain Destexhe ? L'homme a longtemps incarné l'aile la plus à droite du MR. À quelques semaines des élections de 2019, il quitte le parti pour fonder "Les Listes Destexhe", son propre mouvement défini comme "une N-VA francophone, sans le confédéralisme". La tentative se solde par un échec. Le Bruxellois se met en retrait du mouvement et passe plusieurs mois en Afrique, puis en Chine.
"Je suis redevenu médecin, c'est mon activité principale. J'effectue des remplacements un peu partout en France car il y a une pénurie dans le pays. Je suis passé par Briançon, la Corse, la Bretagne, la Loire, les Vosges. J'ai répondu aux appels pendant le Covid, cela fera deux ans en février", nous indique Alain Destexhe. Une mise en retrait définitive de la politique ? "Dans la vie il ne faut jamais dire jamais", souffle-t-il.