Le monde politique est prêt à suspendre le CST tout de suite
Le Codeco du 4 mars va probablement faire passer le baromètre en "code jaune".
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/61ea4bcb-8f0c-46f5-9d38-093e75998718.png)
Publié le 23-02-2022 à 19h59 - Mis à jour le 23-02-2022 à 20h47
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/IXEJW554ORCLXEU4XYPXVTWHLY.jpg)
Le baromètre corona devrait changer de couleur lors du prochain Comité de concertation, prévu le vendredi 4 mars. En attendant, peu de suspense : vu l’évolution encourageante des statistiques pandémiques, la Belgique devrait passer de l’actuel "code orange" au "code jaune". Cette évolution implique un allègement du dispositif sanitaire. Dont la suspension du Covid Safe Ticket (CST).
"Pas un jour de trop"
Au sein de la classe politique, cette possibilité est particulièrement bien accueillie. La ministre wallonne de la Santé, Christie Morreale (PS), propose que le CST soit mis en mode "veille" dès la réunion du Codeco. "Pas un jour de trop ! La situation épidémique continue de s'améliorer", a-t-elle affirmé, mercredi, sur Twitter. Un enthousiasme identique a été exprimé sur les réseaux sociaux par son homologue bruxellois, Alain Maron (Écolo) : "Si le prochain Codeco décide du passage en code jaune, nous ferons le nécessaire pour mettre fin au CST à Bruxelles."
Au gouvernement fédéral, le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke (Vooruit), envisage également le passage au code jaune. Mardi, le socialiste flamand avait indiqué à la Chambre que cette étape signifierait la levée de quasiment toutes les mesures sanitaires, dont l’utilisation du Covid Safe Ticket.
Attention, toutefois. On parle bien d’une suspension du CST, pas de sa suppression. Les incertitudes à l’égard de l’évolution de la pandémie durant les prochains mois restent grandes, analyse une source fédérale. Le CST restera un outil de contrôle sanitaire à moyen terme. Il pourrait être "réactivé" si, durant l’automne ou l’hiver prochains, le baromètre corona devait repasser en orange ou en rouge.
Perte possible du CST pour quatre jours
Par ailleurs, le Codeco n'étant prévu que le 4 mars, il est probable que des centaines de milliers de personnes perdent pour quatre jours leur certificat de vaccination repris dans leur CST. Pour rappel, en janvier, le Comité de concertation avait décidé que toute personne ayant été vaccinée avant le 1er octobre avec une dose (Janssen) ou deux doses (Pfizer, Moderna, AstraZeneca) devra avoir reçu une dose de rappel avant le 1er mars. Dans le cas contraire, son certificat de vaccination, soit la partie liée à la vaccination sur le Covid Safe Ticket (CST), expirera.
Concrètement, du 1er au 4 mars (pour peu que le Codeco acte le passage en code jaune et que le CST soit suspendu immédiatement), les personnes qui n’auraient pas le nombre de doses requis ne pourront conserver leur CST que via des tests PCR ou via un certificat de rétablissement récent.
Trop sévère ? Pas pour notre source. "On reste quand même à 200 hospitalisations par jour… La pandémie n'est pas finie. Il faut donc maintenir les règles. Le CST a aussi pour but de stimuler la vaccination. On ne va donc pas changer des règles qui ont été délicates à définir. Le fédéral veut prévenir et non guérir : o n doit apprendre du passé et anticiper la possibilité de nouvelles vagues."
Le passage en code jaune signifierait aussi la sortie de la loi pandémie
Le passage au code jaune qui devrait être annoncé lors du prochain Comité de concertation, le 4 mars, signifierait également la fin de la phase fédérale de crise en vigueur depuis deux ans. C’est du moins ce qu’indiquait, mardi, le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke (Vooruit) à la Chambre. La fin de la phase fédérale signifierait aussi la sortie de la loi pandémie. Et la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden (CD&V) semble vouloir anticiper cette décision, avant même la tenue du Codeco. C’est pourquoi son collègue de parti et chef de groupe du CD&V, le député Servais Verherstraeten, a déjà déposé une proposition de loi visant à mettre fin à l’urgence épidémique. Pour rappel, la loi pandémie a été prolongée jusqu’au 28 avril, lors d’une longue séance plénière le 10 février. Mais une loi peut anticiper la sortie de ce dispositif légal.
Soumettre déjà cette proposition de loi à la Chambre - comme le souhaite Servais Verherstraeten - permettra donc d'anticiper la décision attendue du Codeco, de sorte que la sortie de la situation d'urgence épidémique puisse être votée suffisamment tôt. Par ailleurs, la sortie de la loi pandémie signifierait la fin de la définition des mesures sanitaires par arrêté royal. La prolongation de la loi pandémie avait suscité l'ire des députés d'opposition (dont le N-VA Peter De Roover). L'opposition contestait notamment le fait qu'il y a urgence épidémiologique, argument ayant permis la prolongation de la loi. Annelies Verlinden s'était défendue, expliquant que la loi n'était pas prolongée "avec enthousiasme". Elle avait également souligné qu'il y avait, au moment des débats, une pression accrue sur le système des soins de santé, justifiant le maintien de la loi. M. Ben. (avec Belga)