De Croo mécontent à la Chambre: "On dirait que Poutine a des alliés dans ce parlement"

Le Premier ministre a estimé que ce qui se passait actuellement en Ukraine était du "jamais-vu".

M.R.

L'inquiétude est grande concernant la situation en Ukraine. La Russie a entamé ce jeudi 24 février une opération militaire, qui a déjà fait de nombreux morts et blessés. Le président ukrainien a appelé, quelques heures après le début de l'attaque, chaque citoyen de son pays capable de tenir une arme à rejoindre les forces armées et la défense territoriale. "Le président a donné l'ordre qu'un maximum de pertes soient infligées à l'agresseur", a indiqué sur Facebook le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, le général Valery Zaloujni.

Suite à la montée des tensions, Alexander De Croo a tenu à s'exprimer devant les députés à la Chambre.

"Aujourd'hui nous vivons l'un des moments les plus sombres depuis la Seconde Guerre Mondiale", a débuté le Premier ministre. "On se disait que la paix en Europe était définitivement acquise. On observe pourtant aujourd'hui une agression russe, du jamais-vu, face à une Ukraine innocente. Ce qui semble déranger Poutine, c'est que l'Ukraine est un pays libre, qui fait ses propres choix et tourne son regard vers l'Occident. C'est une attaque contre la liberté."

"Ce qui se passe aujourd'hui ne concerne pas que l'Ukraine"

"Rien n'indique pour le moment que d'autres pays de l'Otan sont visés par les Russes", a continué le libéral flamand. "Un certain nombre de pays européens se sentent menacés malgré tout et ont invoqué l'article 4 de l'Otan. En vertu de l'article 4 des consultations ont eu lieu ce matin et se poursuivront demain. Avec nos alliés, nous prendrons toutes les mesures nécessaires. Mais nos actions resteront préventives et non-escalatoires. Nous allons prendre de nouvelles sanctions face à la Russie. Il s'agit du paquet de sanctions le plus strict de l'histoire de l'Union européenne. Si nous n'agissons pas, Poutine ne s'arrêtera pas une fois l'Ukraine sous son joug. Les sanctions n'ont pas pour cible la population russe, elles ciblent le régime autocrate."

"Ce modèle d'agression est abject !', a conclu Alexander De Croo. "(...) Dans les prochains jours et mois, l'Occident devra se serrer les coudes. Ce qui se passe aujourd'hui ne concerne pas que l'Ukraine, il en va aussi de la sécurité de l'Europe."

"On dirait que Poutine a des alliés dans ce parlement"

Le Premier ministre s'est montré mécontent face aux propos du PTB. Nabil Boukili a, en effet, exprimé la condamnation par son parti de l'"intervention militaire russe" mais alors que les autres partis ont imputé la responsabilité des événements au président russe Vladimir Poutine, le député a énuméré une série décisions qui ont mené, selon lui, à cette situation actuelle, notamment les retraits américains d'accords internationaux, le refus de l'Ukraine d'accorder un statut d'autonomie aux régions séparatistes ainsi que l'"expansion continue de l'OTAN vers l'Est perçue par la Russie comme une menace".

"Je trouve cela assez révoltant, on dirait que dans ce Parlement, Poutine a des alliés", a regretté De Croo en réponse à l'intervention du député PTB, Nabil Boukili.

Sophie Wilmès (MR) a également fustigé les propos du PTB. "Vous participez à la propagande russe, j'ai honte", a ajouté la ministre des Affaires étrangères.

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